ALGER- Le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a indiqué mardi à Alger que la commémoration du 55e anniversaire de l’attentat à l’explosif perpétré au Port d’Alger par l’Organisation armée secrète (OAS) intervenait cette année dans le contexte particulier des législatives, appelant le peuple algérien à préserver les acquis de l’indépendance en se rendant massivement aux urnes jeudi prochain.
« Le peuple algérien commémore aujourd’hui le douloureux anniversaire du massacre perpétré au Port d’Alger par la France coloniale suite à la décision de cessez-le-feu qui fait suite à de longues années de lutte », a précisé M. Abadou à l’APS en marge d’une cérémonie de recueillement à la mémoire des victimes du massacre du 2 mai 1962, présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Cette commémoration est l’occasion de « rappeler au peuple algérien l’importance de la préservation des acquis de l’indépendance, de la sécurité et de l’unité de l’Algérie », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l’ONM a en outre estimé que cette commémoration était hautement symbolique en ce qu’elle coïncide avec le rendez-vous majeur des législatives, a-t-il dit, soulignant qu' »il est du devoir du peuple algérien de répondre à l’appel en se rendant massivement aux urnes le 4 mai et que chaque citoyen est libre dans son choix ».
M. Abadou a émis le voeu de « voir ces élections donner lieu à un Parlement qui soit à la hauteur des attentes du peuple et qui perpétue les principes de la glorieuse guerre de libération nationale ». Concernant la demande d’excuses de la France officielle pour ses crimes coloniaux à la lumière du changement attendu à la présidence française, le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine a dit espérer que « le futur président français comprenne qu’il est dans l’intérêt de la France d’accéder à notre demande, fondée et naturelle, d’excuses et indemnisations si elle veut que ses relations avec l’Algérie reposent sur de bonnes bases ».
Plusieurs moudjahidine et témoins oculaires ayant vécu il y a 55 ans cet attentat qui a couté la vie à 200 algériens, ont relaté les détails de ce crime qui a ciblé des jeunes rassemblés devant le bureau d’embauche au niveau du port pour le seul objectif d’obtenir un travail, a indiqué le moudjahid Arbadji Mahmoud, responsable du patrimoine à l’Organisation Nationale des Moudjahidine de la wilaya d’Alger, qui a relevé que l’Organisation armée secrète (OAS) a perpétré le même jour une autre attaque contre la prison d’El Harrach où étaient détenus des prisonniers algériens relevant de l’Armée de Libération Nationale (ALN) et qui ont été libérés suite à la décision de cessez-le-feu. L’OAS a également incendié le siège de la Bibliothèque Nationale et assassiné 17 algériens à Bab El Oued, a-t-il fait savoir.
Les forces de sécurité françaises ont imposé suite à l’attentat à l’explosif un couvre feu à Alger en interdisant aux Algériens venus des quartiers limitrophes d’évacuer les victimes et secourir les blessés, a précisé pour sa part, le moudjahid Lounis Tamani, relevant que c’est là un autre crime commis par le colonisateur français.