ALGER – La campagne pour les élections des Assemblées populaires communales et de wilaya s’est poursuivie à son 5ème jour, jeudi, par des interventions de leaders de partis qui ont mis en exergue le pouvoir souverain des électeurs dans le choix de leurs représentants et la nécessité de convaincre ces électeurs par des programmes concrets, tout en mettant en garde contre le boycott des élections, qui ne sert pas le citoyen.
Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Chihab Seddik, a affirmé que son parti a élaboré des propositions concrètes pour améliorer l’action des Assemblées élues au niveau des communes et des wilayas, appelant les autres formations politiques à formuler de « véritables alternatives » et ne pas se contenter de critiquer l’action du gouvernement.
« Ceux qui critiquent les partis (de la majorité) et le gouvernement doivent présenter des programmes alternatifs et convaincre le peuple, car axer son discours électoral sur les insuffisances de l’Exécutif et du système politique n’est d’aucune utilité », a-t-il souligné au cours d’un meeting dans la commune de Saoula (ouest d’Alger).
« Le citoyen n’a que faire de tels discours. Ce dont il a besoin, c’est de voir son niveau de vie s’améliorer », a-t-il fait valoir.
Le porte-parole de la deuxième force politique à l’Assemblée populaire nationale (100 sièges), a loué la disposition contenue dans le projet de loi de finances 2018, prévoyant de porter le budget consacré au plans de développement communaux (PCD) de 35 milliards DA (en 2017) à 100 milliards DA, ainsi que la préservation du caractère social du budget général, en dépit des difficultés financières que traverse le pays.
S’exprimant à Guelma, le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a appelé les citoyens et les citoyennes à exercer pleinement leur pouvoir souverain de choisir leurs élus, en se rendant massivement aux urnes le 23 novembre prochain.
M. Touati a averti que l’abstention est contreproductive et n’est pas dans l’intérêt du citoyen qui doit s’impliquer totalement dans l’opération électorale et prévenir ainsi les « manipulations », dénonçant « certaines parties qui, à chaque rendez-vous électorale, utilisent leur argent pour acheter des voix d’électeurs ».
En déplacement dans la commune de Meskiana, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, le président du Mouvement de la société de la paix (MSP), Abdelmadjid Menasra, a exhorté les électeurs à se rendre en masse aux urnes pour choisir leurs représentants, observant que « les critiques et les dénonciations ne servent à rien et que ce qui, réellement, peut changer la situation c’est l’acte de voter ».
M. Menasra a fait part, aussi, de la disposition du MSP à collaborer avec tous les cadres et énergies au niveau des communes et des wilayas pour apporter des solutions aux problèmes des citoyens, appelant à laisser les assemblées élues travailler « sans tutelle ».
Mercredi soir, le président du MPA, Amara Benyounès, a appelé, depuis la wilaya de Relizane, à l’activation du rôle des assemblées locales élues et à la décentralisation de la décision pour réaliser le développement.
« Il est nécessaire, aujourd’hui, de restituer les prérogatives à l’élu local et de mettre fin à l’intervention de l’administration pour lui permettre d’assumer comme il faut ses missions et de manière conforme aux aspirations des citoyens », a-t-il insisté.
Abordant la situation économique actuelle du pays, le président du MPA a déclaré que le citoyen doit être conscient de la situation économique difficile que vit le pays et informé du contenu du plan d’action du gouvernement visant à surmonter la situation engendrée par la chute des prix du pétrole.
Il a ajouté qu’il était impossible de construire une économie par le socialisme et qu’il était temps de « mettre fin à la gestion socialiste de notre économie », appelant à opérer un changement radical du système de gestion de l’économie et adopter une économie de marché.
La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a indiqué, pour sa part, que sa formation était prête à conclure des alliances, à condition que « les programmes des partis politiques (intéressés) soient en convergence avec celui du PT ».
Il s’agit, en l’occurrence, d’une « couverture globale de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP) », « la gestion transparente des affaires des collectivités locales », « la restitution de la gestion des biens communaux au profit des communes », « le respect rigoureux de la loi sur les marchés publics » et autres objectifs défendus par le PT et visant à bâtir un « Etat social ».
Mme Hanoune a critiqué la majorité parlementaire et la politique du gouvernement qui, selon elle, « ne prend pas en considération les intérêts de la majorité des catégories de la société, notamment les jeunes ».
Le président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaid, a, de son côté, plaidé, au cours d’un meeting, à Relizane, pour une solidarité entre tous les Algériens pour faire face aux « menaces qui guettent le pays », tout en appelant à « un dialogue ouvert à toutes les composantes de la société et à se démarquer des discours d’invectives et de haine ».
Source: 5è jour de campagne électorale: des leaders de partis axent sur le pouvoir souverain des électeurs