Lamamra: l’Algérie récuse l’uniformité des droits de l’homme

Lamamra: l’Algérie récuse l’uniformité des droits de l’homme

GENEVE – Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a indiqué lundi à Genève que l’Algérie, qui fait sien le principe de l’universalité des droits de l’homme, récuse son uniformité.


« L’Algérie a foi dans le multilatéralisme. Elle fait sien le principe de l’universalité des droits de l’homme. Elle récuse, au nom de la diversité de la composante de la famille humaine, l’uniformité en se fondant précisément sur la reconnaissance des particularités philosophiques, civilisationnelles, historiques, culturelles sociologiques et religieuses.


L’universalité ne doit aucunement signifier unicité et/ou uniformité du modèle d’organisation sociale ou politique », a-t-il souligné dans sa déclaration introductive à la 27e session du mécanisme d’examen par les pairs du Conseil des droits de l’homme.

Pour lui, l’universalité « n’a de sens que si la diversité de la famille humaine est respectée », soulignant que c’est dans ce cadre que l’Algérie considère que le respect aux religions révélées et à leurs représentations « ne doit pas être attentatoire, au nom de la liberté d’expression, aux croyances et aux convictions des centaines de millions de fidèles ».

« Je saisis cette occasion pour réfuter l’amalgame entretenu dans de nombreux forums au sujet de la question de ‘l’orientation sexuelle’ qui est un choix relevant de l’intimité des personnes, pour le présenter comme une  discrimination », a-t-il ajouté.

Le ministre d’Etat a estimé que les Etats « n’ont pas vocation, au nom du respect des droits de l’homme, à s’ingérer dans la vie privée de leurs citoyens et encore moins à l’exposer dans la vie publique pour des considérations électoralistes et l’imposer dans les agendas diplomatiques », faisant observer que la liberté de culte et de religion « est garantie en Algérie par la Constitution ».

Il a expliqué que l’exercice des cultes, y compris l’islam, « doit obéir des considérations telles que le lieu doit être identifié, répertorié et connu des autorités publiques, les personnes prêchant ledit culte doivent avoir la qualification requise et l’autorité religieuse (nationale) doit autoriser cet exercice, soulignant qu’il n’y a aucune différence en Algérie  dans le traitement de l’exercice des libertés religieuses ».

« L’Algérie, un pays musulman à majorité sunnite, applique au culte islamique les mêmes conditions que les cultes autres que musulmans. Le même traitement est opposable aux mosquées et à leur gestion, puisque aucune mosquée n’est ouverte et aucun rite n’y est officié sans l’accord préalable du ministère des Affaires religieuses, et uniquement après dépôt d’un dossier assurant sa conformité. Les imams y officiant doivent faire preuve d’intégrité, d’esprit et de langage modérés », a-t-il précisé.

Il a rappelé dans ce contexte que l’entretien et la réhabilitation des lieux de cultes autres que les mosquées « sont pris en charge sur le budget de l’Etat ainsi que les rémunérations des agents du culte, tout comme les imams par le ministère des Affaires religieuses », faisant valoir que les fêtes religieuses, (musulmanes, chrétiennes ou juives), sont célébrées en  Algérie et donnent lieu à un repos légal.

Par ailleurs, il a assuré que les cas d’interdiction ou de présumées restrictions, voire de poursuites, « n’ont aucun rapport avec l’exercice des libertés religieuses puisque les personnes poursuivies le sont pour des infractions au droit commun, telles que l’entrée ou le séjour illégal, la collecte non autorisée de fonds, l’exercice illégal d’une profession  réglementée ou la promotion de visions sectaires attentatoires à l’ordre public ».


Source: Lamamra: l’Algérie récuse l’uniformité des droits de l’homme

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