GENEVE – Une tolérance zéro est observée en matière de violences à l’égard de la femme par la justice, laquelle, saisie par la victime, enclenche les poursuites contre le contrevenant, a indiqué lundi à Genève le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra.
« La répression de toutes les formes de violences à l’égard de la femme en tous lieux et en toutes circonstances dans la sphère privée, dans le monde du travail ou sur la voie publique, à la faveur des amendements qu’a connus le Code pénal. Une tolérance zéro est observée à ce sujet par la justice, laquelle, saisie par la victime, enclenche les poursuites contre le contrevenant, a-t-il fait savoir dans sa déclaration introductive à la 27e session du mécanisme d’examen par les pairs du Conseil des droits de l’homme.
Il a expliqué qu’une stratégie dédiée à la question se propose de prévenir la violence dans les différents milieux et d’apporter des réponses aux victimes en s’appuyant sur le dispositif mis en place par les pouvoirs publics ou par la société civile qui développent des actions de proximité en matière d’information, de conseil, d’assistance, d’insertion et de réinsertion et de promotion des droits, ajoutant qu’un Conseil national de la femme veille à la promotion des droits des femmes et a été l’initiateur de la mise en place par l’Etat d’un Fonds dédié au versement de la pension alimentaire aux femmes divorcées.
Le ministre d’Etat a souligné que la condition de la femme est un sujet figurant en bonne place parmi les priorités des pouvoirs publics en Algérie, notant qu’un « long chemin a été parcouru pour donner effet, après l’indépendance, au combat émancipateur du peuple algérien et auquel la femme a été partie prenante ».
Concernant l’enfance, il a affirmé qu’elle est « au cœur des préoccupations du gouvernement algérien », mettant en valeur que la politique volontariste menée depuis l’indépendance ainsi que les réformes multisectorielles entreprises ces dernières années pour promouvoir les droits fondamentaux de l’enfant ont donné des « résultats probants ».
Mises en œuvre dans le cadre de plans d’action intersectoriels, ces actions ont visé en particulier, l’amélioration du statut nutritionnel de l’enfant, la réduction de la mortalité infantile, la vaccination obligatoire, l’accès universel à l’éducation fondamentale, l’assistance aux enfants vivant dans des conditions difficiles et ceux en conflit avec la loi, a-t-il dit.
Par ailleurs, a-t-il indiqué, en application de la Convention relative à la criminalité transnationale organisée, les infractions de traite des personnes et de trafic illicite des migrants sont désormais prévues et réprimées par le code pénal, précisant que l’Algérie prend en charge également toutes les autres questions concernant la femme et l’enfant notamment en matière de mariage et de travail forcés.
Il a expliqué que l’Algérie, qui est devenue un pays de destination pour nombre de déplacés et de réfugiés, a mis en place un organe national ad hoc pour le suivi de ces questions dérivées de la crise migratoire. « L’Algérie a été et restera une terre d’hospitalité. Elle mesure les défis que rencontrent les pays de son voisinage et leur exprime, en chaque circonstance, sa solidarité multiforme lorsqu’elle ne les accompagne pas, à leurs demandes, dans leurs processus nationaux de réconciliation nationale », a soutenu le chef de la diplomatie algérienne, soulignant que cette position « n’est dictée par aucun agenda diplomatique ».
« Elle constitue la manifestation de la fraternité du peuple algérien qui ne s’est à aucun moment départi du devoir de solidarité avec les autres.
Toutefois, l’Algérie ne saurait tolérer que son territoire devienne un lieu où proliféreraient des activités criminelles ou illicites. Tous ceux qui, comme partout ailleurs, abuseraient de cette hospitalité se verront appliquer la loi », a-t-il conclu.
Source: Violences à l’égard de la femme: tolérance zéro observée par la justice algérienne