ALGER – La sécurité est une « condition » essentielle pour assurer la stabilité et le développement, a indiqué vendredi à Rome (Italie), le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, précisant que la prise de « conscience croissante » des risques sécuritaires, dans l’espace euro-méditerranéen incite à « plus de coordination » et à une « solide coopération », pour pouvoir éradiquer le terrorisme.
« La prise de conscience croissante des risques sécuritaires, dans l’espace euro-méditerranéen est une conviction partagée par tous, devrait nous inciter à plus de coordination et à une solide coopération, au plus haut niveau, entre les deux rives de la Méditerranée, pour pouvoir enfin éradiquer le terrorisme, ce qui relève de la responsabilité de tous », a déclaré M. Bensalah dans une allocution prononcée au 4ème Sommet des présidents des Parlements, membres de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (l’AP-UpM).
Rappelant à l’occasion, l’expérience de l’Algérie dans sa lutte contre le terrorisme, qui a été un combat qu' »elle a mené seule, avec ses seules capacités et moyens, et qui a payé un lourd tribut tant humain que matériel », M. Bensalah a fait savoir que « la sécurité est une condition essentielle pour assurer la stabilité et le développement », soulignant que tout en étant conscient de toutes les réalités, « il n’en demeure pas moins que la réalisation de ces objectifs restera difficile tant que l’on n’assurera pas un environnement empreint de confiance et propice à la coopération dans le domaine sécuritaire en premier lieu ».
« Aujourd’hui comme par le passé, nous insistons sur la nécessité d’établir des normes de coopération dans le cadre de la stratégie globale des Nations unies et des mécanismes régionaux », a-t-il relevé, exhortant les pays à « redoubler d’efforts afin de trouver des solutions politiques aux crises qui affectent beaucoup de pays méditerranéens, telle la Syrie, le Yémen, la Libye pour mettre fin à la discorde et à l’effusion de sang ».
Le président du Conseil de la nation a appelé l’Assemblée méditerranéenne à déployer plus d’efforts et d’appui au peuple palestinien, afin qu’il recouvre, a-t-il dit, ses droits légitimes et établisse son Etat indépendant, avec El Qods pour capitale et pour mettre fin à la politique de colonisation que pratique toujours Israël dans les territoires occupés ».
Il a estimé, dans le même cadre, que l’AP-UpM est tenue de mettre en œuvre tous les mécanismes pour faire face aux défis actuels, provoqués par les changements au niveau régional et international.
Par la même occasion, M. Bensalah a mis en exergue la réussite des dernières élections législatives, tenues dans « une atmosphère démocratique, en toute transparence et en présence de nombreux observateurs internationaux », notant que « le déroulement de ces élections traduit bien la réalité de la pratique démocratique dans notre pays et confirme la stabilité politique, institutionnelle, sociale et économique avérée ».
Il a fait savoir que ces élections revêtent une « importance particulière » car elles sont les premières tenues, a-t-il rappelé, depuis l’adoption des amendements à la nouvelle Constitution qui consacre plus d’acquis démocratiques pour les Algériens dans « un plus vaste espace de libertés, de pratique démocratique et de bonne gouvernance ».
« Elles se sont déroulées dans le cadre de la dynamique politique résultant des réformes menées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et qui touchent tous les domaines » a-t-il soutenu.
Revenant par ailleurs, sur le but du Sommet, M. Bensalah a indiqué que la rencontre constitue une initiative « opportune » qui réunit les chefs des Parlements nationaux membres de l’Assemblée parlementaire de l’UpM en sa quatrième Session, afin « d’examiner les voies et moyens pour réaliser les objectifs » de l’UpM et engager un dialogue sur les perspectives d’avenir pour mieux répondre aux aspirations des peuples de la région ».
Il a tenu à rappeler toutefois, que cette conférence qui se tient sous le thème « travail, croissance inclusive et développement durable dans la région euro-méditerranéenne » se réunit dans des circonstances régionales et internationales « tout à fait particulières » et qui ont un impact direct sur l’espace euro-méditerranéen.
M. Bensalah n’a pas manqué d’évoquer l’expérience algérienne notamment après la chute du prix du baril du pétrole, estimant que malgré les difficiles conditions économiques dues à cette chute, « l’Algérie a maintenu son approche du développement, qui contribuerait à la relance de nombreux secteurs productifs comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme, et le développement social ».
« L’emploi est également une préoccupation, tout comme la lutte pour réduire le chômage et le ramener à un taux de 9 %. Les jeunes bénéficient d’attentions particulières, pour leur insertion dans la vie active et pour les protéger de l’éventuelle influence des courants extrémistes », a ajouté M. Bensalah, rappelant que l’Algérie a mis en place une série de mécanismes pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, dont l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes et la Caisse nationale d’assurance chômage.
« L’emploi, la croissance, le développement durable constituent la priorité et relèvent de la responsabilité première de nos gouvernements, cependant cela requiert le soutien et l’appui à l’accompagnement de nos partenaires de la rive opposée », a-t-il fait remarquer, estimant que si ces dispositions sont présentes, « elles viendraient renforcer la paix et la stabilité non seulement des pays de la rive sud-orientale de la Méditerranée, mais aussi de tous les pays de la région ».
« Nous avons espoir que les recommandations résultant de nos travaux seront à la hauteur des aspirations de nos populations », a conclu M. Bensalah, faisant savoir que de nombreux facteurs qui « nous motivent proviennent de la réalité qui est la nôtre, telle la proximité géographique, l’histoire commune, les relations humaines, et les échanges économiques, la volonté politique commune avérée de nos Etats ».