ALGER- Le Mécanisme de coopération policière africaine (Afripol) projette de créer prochainement un mandat d’arrêt africain pour faciliter l’arrestation et la remise des criminels en Afrique, a annoncé mardi à Alger, le directeur de la coopération internationale auprès de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), le commissaire, Abbad Benyamina.
« Il y a une réflexion pour la création prochainement d’un mandat d’arrêt africain pour faciliter l’arrestation et la remise des criminels en Afrique », a-t-il indiqué, lors d’une conférence de presse, clôturant les travaux de la première assemblée générale d’Afripol.
Il a ajouté, dans ce sillage, que sur orientation du Directeur général de la Sûreté nationale, le général major, Abdelghani Hamel , des experts de la DGSN ont pris l’initiative de créer un système de communication, Afcicom, contenant un système de données, partagée par les polices africaines, relevant que le terrorisme représentait la priorité d’Afripol.
Il a relevé, dans ce cadre, que « pour assurer la sécurisation des pays de l’intérieur, il fallait combattre la criminalité en dehors des frontières ».
Il ajouté qu’Afripol s’assignait un plan de travail avec des contours « très clairs », notamment la lutte contre toutes les formes de la criminalité organisée, l’échange d’informations et d’expertises, l’adoption d’une vision commune pour intensifier la coopération entre les différentes polices africaines.
S’agissant de la stratégie de la police algérienne dans la lutte contre la cybercriminalité, M. Benyamina a indiqué la DGSN travaillait pour le renforcement de ses capacités techniques et analytiques, la formation et le perfectionnement, notamment à l’étranger pour la mise en place d’une équipe d’experts, dans ce domaine et la modernisation du matériel.
Pour sa part, le général de brigade, commissaire de police, commandant en chef en second, chargé des opérations de la logistique des forces de police gabonaise, Mapango Moussaji Marcel Yves, a indiqué qu’Afripol, avait été installée en si peu de temps, avec un siège, un bureau exécutif, relevant que « nous allons poursuivre sur cette lancée pour la mise en place des bureaux de liaisons ».
Interrogé sur le financement d’Afripol, il a indiqué qu’il y aura les financements avec une mobilisation, « car c’est la volonté de nos chefs d’Etats », ajoutant que « les enjeux sécuritaires sont les plus importants du fait qu’ils mettent à mal notre sécurité intérieure, notamment la drogue et la cybercriminalité, d’où la nécessité de s’en prémunir ». Il a, par ailleurs, salué le rôle Algérie et la DGSN pour la réussite et le lancement d’Afripol.
De son côté, le président de la commission défense et sécurité auprès de l’Union africaine, Tarek Ahmed Charif, a rappelé que l’objectif d’Afripol était la coordination et la coopération entre les différentes polices africaines, ajoutant que ce mécanisme servira à accroitre l’échange d’informations avec les structures analogues à travers le monde, notamment Interpol.
Afripol est une organisation de coopération policière africaine visant à améliorer « l’efficacité » des services de police africains à travers l’échange d’informations et d’expériences en matière de lutte contre le crime transnational et le terrorisme.
Ce mécanisme se veut une « valeur ajoutée » à la coopération policière régionale et internationale et « une alliance stratégique » face aux menaces internationales qui pèsent sur un environnement en « constante évolution ».
L’idée de création d’Afripol a été lancée lors de la 22e conférence régionale africaine de l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), tenue en septembre 2013 à Oran, en présence de 41 chefs africains de police qui l’ont adoptée à l’unanimité. L’initiative a été appuyée en marge de la 82e Assemblée générale d’Interpol tenue du 21 au 24 octobre à Carthagène (Colombie).
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales Nordine Bedoui avait inauguré le 13 décembre 2015 le siège d’Afripol, situé à Ben Aknoun (Alger), en présence des représentants des appareils de police de plus de 40 Etats africains.