Messahel réaffirme la position de l'Algérie de non ingérence dans les affaires internes des pays

Messahel réaffirme la position de l'Algérie de non ingérence dans les affaires internes des pays

NEW YORK (Nations unies)- Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a réaffirmé la position de l’Algérie de non ingérence dans les affaires internes des États et en faveur d’un règlement pacifique des crises par le dialogue et la réconciliation nationale, tout en saluant la coordination algéro-russe dans ce domaine.

Dans une interview à la chaine russe « RT Arabic », en marge des travaux de la 72e session de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, M. Messahel a mis en exergue « l’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre l’extrémisme violent grâce à la politique de concorde et de réconciliation nationale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika », ajoutant que « l’Algérie compte également une expérience concernant la gestion du retour des combattants des organisations terroristes, une expérience qu’elle partage avec la Russie confrontée au retour des combattants étrangers d’origine russe, engagés en Syrie et en Irak », à la faveur d’une coordination sécuritaire entre Alger et Moscou.

« Les régions de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient sont menacées vu la situation au Sahel et en Libye, ce qui exige davantage de coordination entre nos deux pays », a-t-il poursuivi, ajoutant « il n’y a pas de démarches réelles  de la communauté internationale en faveur du rétablissement de la paix et de la stabilité dans certaines régions du monde ». 

Messahel a affirmé que « la position de l’Algérie est ferme concernant les crises dans le monde, c’est une position qui défend la non ingérence dans les affaires internes des pays et qui rejette toute ingérence dans nos affaires internes, un principe sacré pour les Algériens, ce qui nous permet, a-t-il dit, de nous entendre avec tous les protagonistes d’un pays à l’instar de la Libye où l’Algérie entretient les mêmes rapports avec toutes les parties libyennes ». 

Concernant la crise syrienne, M. Messahel a rappelé que « l’Algérie s’est opposée, dès le départ, au gel de la qualité de membre de la Syrie auprès de la Ligue arabe et nous œuvrons, a-t-il dit, pour que Damas retrouve sa place au sein de cette instance régionale », saluant la qualité des relations entre Alger et Damas.

Il a rappelé avoir effectué, l’année dernière, une visite en Syrie, qui a coïncidé avec le 60e anniversaire de l’indépendance de la Syrie, ajoutant qu’il était porteur d’un message de soutien au peuple syrien dans sa lutte antiterroriste et d’un autre message appelant à une solution politique à travers la réconciliation nationale, entre tous les Syriens.

S’agissant de la crise du Golfe, le ministre dit avoir été porteur, lors de sa dernière tournée dans la région, d’un message clair du président de la République affirmant que

« l’Algérie préconise les solutions internes entre les parties concernées, et soutient toute médiation émanant des pays voisins, sachant que toute crise impacte directement les pays limitrophes, comme c’est le cas avec la Libye et pour les pays voisins de la Syrie ou de l’Irak ».

« L’Algérie n’a aucune proposition pour le règlement de la crise du Golfe. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) dispose de mécanismes et d’outils pour résoudre certains différends qui surgissent entre certains pays et ses états membres et nous préférons que ces derniers aient recours à ces mécanismes pour régler leurs différends, a-t-il dit, saluant l’initiative de l’Emir du Koweït pour le règlement de la crise dans cette région ».

Il a indiqué avoir souligné, lors de sa dernière visite au Koweït, que « l’Algérie est venue soutenir cette initiative et non pour en proposer une autre ».

Concernant les relations algèro-russes, M. Messahel a souligné que l’Algérie et la Russie entretiennent des relations « historiques » et « privilégiées » et que sa rencontre à New York avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en marge des travaux de cette 72e session onusienne intervenait en préparation de la visite du Premier ministre Dimitri Medvedev prévue le 10 octobre prochain à Alger.

Le chef de la diplomatie algérienne a précisé que la visite de Medvedev à Alger sera sanctionnée par la signature d’accords importants dans divers domaines dont l’agriculture, l’agroalimentaire, l’industrie mécanique et l’énergie, estimant que ces domaines de coopération permettront de donner une nouvelle impulsion à la coopération économique entre les deux pays. 

Il sera également question, lors de cette visite, de renforcer le partenariat dans le domaine économique conformément à ce qui a été convenu lors des travaux de la dernière session 

de la commission mixte algèro-russe , a-t-il indiqué, rappelant qu’une réunion d’hommes d’affaires algériens et russes ayant regroupé plus de 70 entreprises algériennes et russes s’est tenue en marge de cette session pour examiner les opportunités de partenariat entre les patronats des deux pays.

 

-Messahel insiste sur la réforme de l’ONU et de la Ligue arabe –

 

S’agissant de la réforme de l’ONU, M. Messahel a indiqué « nous avons insisté, en tant qu’Algériens et Africains, sur le rôle de l’ONU et la nécessité d’introduire des réformes profondes sur cette organisation pour lui permettre de jouer un rôle prépondérant au niveau des relations internationales ». Il a salué le plan de l’Union africaine (UA) pour la réforme de l’ONU, tout en soulignant la nécessité d’activer la réforme de l’organisation onusienne.

Concernant la Ligue arabe, le chef de la diplomatie algérienne a précisé que l’Algérie « avait soumis des propositions pour une réforme profonde de l’organisation arabe qui doit répondre aux exigences du monde actuel en perpétuelle évolution ». 

Il a rappelé à ce propos « les étapes importantes franchies par l’UA grâce aux réformes profondes engagées par les Africains au sein de l’organisation africaine », soulignant que « l’Afrique parlait désormais d’une seule voix dans le concert des nations et a gagné de l’influence dans les relations internationales, notamment lorsqu’il s’agit de questions qui intéressent directement l’Afrique ».

M. Messahel a enfin exprimé l’espoir de voir cette démarche se concrétiser au niveau arabe, d’autant que tous les pays arabes conviennent de la nécessité d’une réforme profonde de la Ligue arabe.


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