La grève dans le secteur de l'Education nationale "n'a pas respecté les procédures préalables"

ALGER- La grève déclenchée dans le secteur de l’Education nationale par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE) « n’a pas respecté les procédures préalables prévues par la loi avant le recours au débrayage », a indiqué jeudi à Alger un cadre du ministère du ministère du Travail, l’Emploi et de la Sécurité sociale.

« Sans douter de leurs revendications socioprofessionnelles, je lance un appel aux enseignants pour leur dire que la procédure de recours à la grève n’a pas été respectée (par le CNAPESTE) et n’a pas tenu compte des procédures réglementaires préalables à observer avant de recourir la grève », a précisé le directeur des relations du travail au ministère du Travail, Rabah Mekhazni, qui s’exprimait sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale.

Rappelant que la grève est un « droit légal » reconnu par la Constitution et la loi-cadre 90-14 relative aux modalités d’exercice du droit syndical, M. Mekhazni a fait remarquer que ce droit à la grève « doit s’exercer conformément aux procédures prévues par la loi 90-02 relative au règlement du conflit du travail ». 

« Cette loi a prévu des modalités de recours à la grève, à savoir des procédures préalables qui commencent par des réunions périodiques pour examiner la situation socio-professionnelle et les conditions de travail. 

En cas d’échec, il sera engagé des procédures conventionnelles au niveau interne et s’il y a un autre échec les parties ont la possibilité de demander des services de l’inspection du travail la conciliation obligatoire », a-t-il expliqué.

A une question relative aux grèves déclarées illégales par la justice, M. Mekhazni a précisé que « s’il y a une décision de justice qui déclare la grève illégale, l’organisation syndicale doit l’appliquer sans pour autant négliger les revendications socioprofessionnelles qui peuvent être légitimes ». 


 Lire aussi: La grève du CNAPESTE se répercutera négativement sur l’action syndicale


Sur un autre registre, le même responsable a fait savoir que 102 organisations syndicales activent au niveau national, dont 13 dans le secteur de l’Education nationale et 15 dans la Santé. 

Il a ajouté que 35 organisations se concentrent uniquement au niveau de la Fonction publique, ce qui donne « un taux de 53% principalement au niveau du secteur de Education et de la Santé ». 

Pour ce qui est du nombre de grèves enregistrées en 2017, il a indiqué que les statistiques du service de l’inspection du travail font ressortir un total de 112 grèves, dont 14 au niveau de l’administration publique, 66 dans le secteur économique et 32 dans le secteur privé, relevant que ces grèves ont entrainé « une perte de près de 117 000 de journées de travail ». 

Mekhazni a souligné aussi que « la majorité des grèves n’ont pas respecté la procédure légale et cela a un coût économique », estimant que « les responsables des organisations syndicale ont une responsabilité dans ces grèves, car un conflit doit obligatoirement déboucher sur le dialogue ».

Concernant le projet du Code du travail, M. Mekhazni a indiqué qu’il y aura « des amendements afin d’encadrer le recours à la grève et l’introduction de nouvelles dispositions pour prendre en charge les droits fondamentaux des travailleurs ».

« Il ne s’agit pas d’interdire le droit de grève, mais de l’encadrer en proposant des amendements par rapport au service minimum et par rapport à la durée de la grève », a-t-il dit, relevant que « la grève illimitée dans le temps ne figure pas dans les textes de loi en Algérie et demeure interdite dans certains pays ».


Source: La grève dans le secteur de l’Education nationale « n’a pas respecté les procédures préalables »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *