MADRID – Les relations bilatérales entre l’Algérie et l’Espagne, souvent qualifiées d’excellentes, sont appelées à être renforcées à la faveur de la tenue mardi à Alger de la réunion de haut niveau, consacrant ainsi la volonté des responsables des deux pays réitérée à chaque occasion depuis la signature en 2002 du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération.
La régularité du dialogue politique et les échanges de visites de délégations ministérielles et de haut niveau au cours de l’exercice biennal 2016-2017, en plus de la réunion de haut niveau qui se tiendra au cours de cette semaine à Alger, témoignent de la bonne qualité des relations qu’entretiennent les deux pays.
Dans ce contexte, le secrétaire d’Etat espagnol aux Affaires étrangères, Ildefonso Castro Lopez, a effectué en novembre 2017 une visite à Alger, inscrite dans le cadre de la volonté commune des deux pays à passer à une étape qualitative de leur relation en tant que partenaires stratégiques.
Celle-ci avait permis de traiter de diverses questions régionales d’intérêt commun, dont notamment celles relatives à la situation au Sahel, la crise libyenne, les phénomènes migratoires, la lutte contre le terrorisme, la question du Sahara occidental, le Sommet Union-Européenne-Union Africaine et les relations euro-méditerranéennes.
L’Espagne, a-t-on indiqué auprès du ministère espagnol des affaires étrangères et de la coopération, considère l’Algérie comme un pays voisin, ami et un partenaire stratégique du point de vue politique et économique.
Pour rappel, Alfonso Dastis, le chef de la diplomatie espagnole avait qualifié en 2016 après sa rencontre avec Abdelkader Messahel les relations algéro-espagnoles de « formidables » nécessitant d’être « renforcées et consolidées » notamment avec la tenue de la 7eme réunion de haut niveau.
En décembre 2016, les deux pays ont décidé d’élargir leurs consultations politiques régulières par un dialogue stratégique sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, la migration illégale et le trafic de drogue.
Cette première session du dialogue stratégique entre l’Algérie et l’Espagne, tenue à Madrid, avait traduit la « ferme volonté » des deux pays d’intensifier et de diversifier leur coopération bilatérale. Ce genre de session de dialogue avait souligné Abdelkader Messahel constitue des mécanismes et outils importants qui permettent d’échanger et de renforcer les capacités d’action sur le front international .
Il est également important de souligner la bonne coopération entre les services de police des deux pays, d’ailleurs relevée, tout récemment par le directeur général de la sureté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, lors de sa visite à Madrid en mars 2018.
Le DGSN avait souligné l’importance des échanges de renseignements dans les domaines d’intérêt communs, notamment dans la cybercriminalité, le crime organisé et les trafics de tous genres. Il avait également mis l’accent sur le renforcement et l’intensification de la formation dans les domaines de la police scientifique et technique, la sécurité publique, le cyber renseignement, l’analyse criminelle avec des échanges de visites d’experts des deux polices.
L’ambassadrice d’Algérie en Espagne, Taous Ferroukhi avait récemment souligné lors d’un forum consacré à l’Algérie à Alicante que cet espace constitue l’occasion de mettre en perspective la coopération algéro-espagnole qui va certainement contribuer à promouvoir un élan stratégique aux relations bilatérales, précisant que l’Algérie est un pilier de la stabilité et de la coopération dans la région.
« L’engagement constant de l’Algérie, avait-elle dit, en faveur de la préservation de la paix et de la coopération s’inscrit dans le dialogue stratégique institutionnalisé avec nos partenaires, parmi lesquels l’Espagne se distingue en premier ».
Vers la diversification des relations économiques entre les deux pays
L’Espagne et l’Algérie ont toujours souligné l’importance du potentiel des relations économiques entre les deux pays, en raison de la proximité géographique et la complémentarité de leurs économies. Ceci a permis à l’Espagne de se classer en 2017 comme 3eme client et 4eme fournisseur de l’Algérie.
La densification des échanges a permis, entre autres, la multiplication des liaisons aériennes et maritimes enregistrées au cours des dernières années entre les deux pays ce qui est considéré de part et d’autre comme une opportunité supplémentaire de rapprochement et de revitalisation de leurs économies respectives afin de promouvoir l’investissement et la création d’emplois.
Cet excellent état des relations entre les deux pays a été sanctionné par la signature d’accords dans le domaine des hydrocarbures, à l’instar de celui signé entre Sonatrach et la société espagnole Engineering Tecnicas Reunidas Internacional pour la réalisation d’études d’ingénierie de base du projet d’hydrocraquage du fuel et de traitement des excédents de naphta, issus de la raffinerie de Skikda, et celui signé entre Sonatrach et la compagnie pétrolière espagnole Cepsa portant sur le renouvellement des contrats liant ces deux sociétés.
Dans l’optique de la diversification de la coopération, un protocole de création d’entreprise dans le domaine du transport a été également signé entre les deux pays, pour la création d’une société mixte algéro-espagnole.
En oléiculture, l’Espagne a procédé à la conversion d’une dette de 7 millions d’euros en investissements pour l’intensification de la production oléicole dans la région de M’sila.
Ces échanges sont orientés également vers la construction, l’industrie chimique, l’automobile pour développer d’autres plateformes de coopération en matière industrielle comme le souhaite l’Algérie.
L’excellence des relations bilatérales entre les deux pays permettra sans aucun doute de faire face aux défis économiques et sécuritaires notamment qui menacent la région.
Source: Algérie-Espagne: de « bonnes » relations bilatérales en quête de consolidation et de diversification