ALGER – Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel a annoncé, lundi, la tenue les prochains mois à Alger, d’une conférence sur le financement du terrorisme, pour examiner les moyens de tarir les sources de financement pour les groupes terroristes.
A l’initiative de l’Algérie, une conférence sur le financement du terrorisme va se tenir dans les prochains mois à Alger, a annoncé M. Messahel, qui s’exprimait sur les ondes de la chaine III de la radio nationale.
« Auparavant, le terrorisme se finançait par les prises d’otages, le paiement des rançons avant de s’orienter vers l’exploitation des richesses de certains pays », a noté le ministre.
Aujourd’hui, a ajouté le ministre, ce phénomène s' »adapte et il s’autofinance par le trafic de drogue, le trafic des humains dont lequel les passeurs font partie un peu de cette configuration qui fait qu’il y a des liens directs entre le crime organisé et le terrorisme ».
Au niveau dans notre région, a-t-il souligné, « le terrorisme se finance beaucoup plus par le trafic de drogue, qui rapporte plus d’un milliard de dollars par an à ces trafiquants.
En outre, le ministre a estimé dans ce sens qu' »il n ‘y a pas plus dangereux et plus catastrophique que le retour des (éléments armés étrangers) ». L’Algérie a eu à le vérifier à ses dépens dans les années 90, a rappelé le ministre.
« La décennie noire que l’Algérie avait vécu est due en partie au retour de certains +jeunes égarés+ qui sont partis en Afghanistan pour lutter, soi-disant, contre les +ennemis du Dieu+ », a-t-il souligné, rappelant que généralement quand un élément étranger va dans les zones de turbulences, « il est idéologiquement pris en charge ».
Soulignant que le terrorisme, aujourd’hui, « s’adapte », M. Messahel a ajouté dans le même sens qu' »il faudrait que la stratégie des pays voisins et la stratégie régionale soient adaptées en fonction des mutations que connaissent ces mouvements ».
« Il y a des réseaux mondiaux, cela est même devenu une multinationale, et ce retour peut être difficile et pénible pour les pays de destination de ces (éléments) étrangers », a ajouté le ministre.
L’invité de la rédaction n’a pas manqué de rappeler le rôle des nouvelles technologies de l’information. Et là encore, le ministre a rappelé ce qui a été recommandé à partir d’Alger pour qu’il y ait « un code de conduite » au niveau mondial et tout ce qui a été proposé au niveau de l’ONU pour qu’il y ait « une Charte mondiale » pour faire en sorte que ces technologies nouvelles « soient bien encadrées et utilisées à des fins de lutte contre le terrorisme qu’à des fins de propagande pour les groupes terroristes ».
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Source: Conférence sur le financement du terrorisme les mois prochains à Alger