ALGER- Les présidents des groupes parlementaires représentés au Conseil de la nation ont appelé mardi, lors du débat sur le plan d’action du Gouvernement , à assurer les conditions et les mécanismes nécessaires à sa réussite.
Les présidents des groupes parlementaires concernés ont salué la
« franchise » dont a fait montre le Gouvernement en informant l’opinion publique de la réalité de la situation économique et financière du pays lors de la présentation de son plan d’action, estimant que cela est de nature à renforcer la confiance entre les deux parties, permettant ainsi de consolider le processus de développement économique et social du pays.
Pour le président du groupe parlementaire du tiers présidentiel, Hachemi Djiar, la solution à la crise actuelle ne doit pas être uniquement liée au prix du pétrole. La conjoncture actuelle exige d’améliorer et de moderniser la gestion administrative et d’accroître les performances des secteurs économique, financier et fiscal.
L’enjeu est de mettre un terme aux pressions bureaucratiques qui entravent l’amélioration qualitative de la gestion administrative et représentent un danger pour la bonne gestion des services publics.
L’absence d’efficience et la progression du phénomène de la corruption ont entamé la confiance des citoyens en l’administration, ce qui a eu un impact négatif sur la mise en oeuvre des politiques publiques, a estimé M. Djiar.
« Les choses ne sont pas aussi simples que le prétendent certains milieux qui font croire aux gens que la démocratie, les libertés et l’économie de marché peuvent être réalisées en un tournemain ». La réussite de ce plan est l’affaire de tous si nous voulons éviter la panne du processus démocratique consolidé par la révision de la Constitution et le nouveau modèle économique de croissance », a soutenu le sénateur.
== La solution de cette crise ne dépend pas seulement des finances==
Cette situation aura un impact négatif sur les efforts ayant pour objectif de bâtir une économie de marché réelle, a estimé M. Djiar affirmant qu’il n’y a pas de baguette magique pour résoudre les problèmes économiques et financiers actuels.
La solution de cette crise dépend non seulement des finances mais du renforcement des ressources humaines, a-t-il souligné, ajoutant que les clivages n’aboutissent pas au développement économique et « l’amour de la patrie n’est l’apanage de personne ».
La crise financière qui secoue le pays ne revêt pas un caractère spécifique, précisant que toute activité économique était exposée aux fluctuations de temps à autre dans le cadre du cycle économique, a-t-il fait savoir.
A son tour, le président du groupe parlementaire FLN, Zoubiri Mohamed a précisé qu’il fallait comprendre les dimensions des mesures prévues dans le plan d’action du gouvernement, particulièrement le financement non-conventionnel. Ces mesures traduisent la volonté du Président de la République qui a refusé le recours à l’endettement extérieur.
M. Zoubiri a rappelé que la démarche du gouvernement en vue de trouver des mécanismes pour la mise en oeuvre de cette option, se concrétisait à travers l’amendement de la loi relative au crédit et à la monnaie.
==Lutte contre la corruption et instauration de la transparence pour consolider la confiance du peuple==
« L’Algérie a opté pour l’autonomie pour faire face à la crise financière et demeure désormais déterminée, plus que jamais, à assurer les mécanismes propices à cet effet », a ajouté M. Zoubiri.
Parmi ces mécanismes, le Groupe parlementaire propose notamment la lutte contre la corruption, la rationalisation des dépenses publiques, la transparence dans les marchés publics, le recours à la justice contre ceux qui dilapident les deniers publics et le renforcement du pouvoir d’achat des citoyens.
Le Plan d’action du gouvernement a mis l’accent sur la promotion de l’investissement productif et la production des matières premières pour les projets productifs, mais la rigueur demeure, selon l’intervenant, la meilleure voie pour consacrer l’efficacité dans ce domaine et la consolidation de la confiance du peuple à l’égard des institutions de l’Etat.
Dans ce contexte, il a indiqué que la décision du gouvernement de poursuivre les grands projets doit être accompagnée d’efforts soutenus en matière d’évasion fiscale et de la réforme bancaire, et de formules à même d’intégrer le marché parallèle dans le cercle économique, saluant à ce propos, l’introduction de la finance islamique dans le système bancaire et financier national.
S’agissant du volet économique, le Groupe parlementaire a proposé la réactivation des rapports entre les députés et les ministres du gouvernement, pour une meilleure prise en charge des préoccupations des citoyens.
===Le temps est venu pour les Algériens de consommer moins ou l’égal de ce qu’ils produisent comme richesses hors hydrocarbures==
Le président du groupe parlementaire RND a salué la décision du gouvernement visant à accorder la priorité au produit national et limiter les importations ce qui permettrait d’assurer la réussite de son plan d’action.
Pour M. Bouzeriba la décision de recourir au financement non conventionnel est la solution idoine au vu de la menace que constitue l’endettement extérieur sur la souveraineté de l’Etat.
Il a également salué le non recours au financement par les recettes des impôts en raison des conséquences de cette mesure sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Ces financements exceptionnels doivent -selon le même sénateur- être orientés vers le financement de projets et de programmes créateurs de valeur ajoutée pour l’économie nationale, toute en assurant le suivi des subventions de l’Etat.
M. Bouzeriba a plaidé par ailleurs pour une économie ouverte aux étrangers conformément aux lois nationales, à condition que ces derniers apportent une valeur ajoutée à l’économie nationale.
La « dépendance » à laquelle se sont habitués les citoyens du fait du « caractère social de l’Etat » a poussé les étrangers à vouloir tirer profit des avantages proposés par l’Algérie, a-t-il ajouté.
La conjoncture nécessite selon M. Bouzeriba de faire prévaloir le principe du compter sur soi en réalisant un équilibre entre les droits et les devoirs, affirmant dans ce sens que « le temps est venu pour les Algériens de consommer moins ou l’égal de ce qu’ils produisent comme richesses hors hydrocarbures ».