ALGER- L’Algérie est soucieuse d’inscrire les conventions liées au droit international humanitaire dont elle est signataire au cœur de sa législation nationale, tout en procédant à leur mise à jour périodique afin de les adapter aux derniers développements sur la scène internationale, a indiqué samedi à Alger un responsable du ministère de la justice.
Lors d’une session de formation, deuxième du genre, conjointement organisée par la Commission nationale du droit humanitaire international, le centre « Jil Research » et la mission du Comité international de la croix rouge (CICR) en Algérie, sur le thème « le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme », le Conseiller au ministère de la justice et membre de ladite commission, Nacereddine Marok a affirmé que « le gouvernement algérien a toujours veillé à inscrire les conventions internationales relevant du droit international humanitaire dont il est signataire au coeur de son arsenal juridique, tout en œuvrant à leur actualisation périodique ».
La conférence se tient dans une conjoncture « très sensible » marquée par les conflits et les tensions à caractère international ou interne, qui secouent la région arabe et engendrent de nombreuses victimes (déplacés, blessés et morts), outre « la situation de plus en plus complexe provoquée par l’interférence d’autres phénomènes liés au crime organisé, la traite d’humains et le trafic de drogue et d’armes ».
A cet effet, M. Marok a insisté sur « l’impératif de trouver davantage de mécanismes efficients pour la mise en œuvre des règles du droit international humanitaire », d’autant que « l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces graves violations commises au vu et au su de la communauté internationale, ébranle la confiance des peuples quant à l’utilité de ce droit ».
Le représentant du ministère de la justice a évoqué le dossier de la migration clandestine, rappelant les efforts déployés par l’Algérie en matière de préservation de la dignité humaine des ressortissants étrangers qui se trouvent sur son territoire, en raison des conditions difficiles prévalant dans leur pays, les considérant toujours « comme des hôtes et non comme des réfugiés ».
La présidente de « Jil Research Center », Sourour Talbi a indiqué que cette conférence s’inscrivait dans le cadre de la décennie du droit international humanitaire, instituée par cette instance académique, en vue de sensibiliser et de former les concernés par ce domaine, notamment en les informant sur les définitions et notions générales relatives aux mécanismes de mise en oeuvre du droit humanitaire international, outre les différents traités et conventions dont l’Algérie est signataire.
La représentante du CICR en Algérie, Lynda Bouali a mis l’accent sur le rôle des experts et des chercheurs dans l’examen des problématiques humanitaires pouvant constituer une menace pour la sécurité et l’intégrité des personnes à travers le monde, en vue de parvenir à des solutions qui permettent aux Etats et aux commissions nationales et internationales de consolider et d’enrichir les clauses du droit international humanitaire.
Cette session de formation est à même de « contribuer à la diffusion et à l’ancrage de la culture juridique notamment en ce qui a trait aux dispositions du droit international humanitaire et des lois internationales sur les droits de l’homme », à travers une formation destinée aux magistrats, juristes, avocats et autres.
La commission nationale du droit international humanitaire, créée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika en vertu d’un décret, est un organe consultatif permanent chargé de prodiguer des conseils, des avis et des études aux autorités publiques sur les questions liées au droit international humanitaire.
La commission est habilitée à proposer la ratification de conventions et de traités internationaux relevant du droit international humanitaire et les mesures idoines pour l’adaptation de la législation nationale aux règles du droit international humanitaire, outre la promotion de la coopération et l’échange d’expériences avec les organisations régionales et internationales activant dans le domaine.
Jil Research Center » est une institution académique scientifique versée dans la recherche dont le siège est établi à Alger et qui compte plusieurs antennes dans différents pays arabes.