TUNIS – Le ministre des Affaires locales et de l’Environnement, Riadh Mouakher, a présenté ses excuses aux peuples algérien et libyen, après ses dernières déclarations portant atteinte à l’Algérie et la Libye, ont rapporté plusieurs médias tunisiens.
« Je n’avais aucunement l’intention de nuire à l’image de l’Algérie et de la Libye avec lesquelles la Tunisie entretient des relations profondes et historiques qui dépassent ma personne et concernent les peuples de ces trois pays », a déclaré M. Mouakher cité par la TAP. « Je présente mes sincères excuses si mes déclarations, involontaires, ont porté préjudice, directement ou indirectement aux Algériens et aux Libyens frères », a-t-il ajouté.
Dimanche dernier, l’ambassadeur de Tunisie à Alger, Abdelmadjid El Ferchichi a été reçu au ministère des Affaires étrangères où il lui a été demandé des clarifications au sujet de ces déclarations sur l’Algérie attribués au ministre tunisien, en marge de la conférence +Tunisie, espoir en Méditerranée+, organisée par la fondation Craxi, à Rome le 4 mai courant.
« Il a été signifié, à cette occasion, à l’ambassadeur tunisien, que ces propos à l’égard de l’Algérie ont suscité des interrogations, autant au plan populaire qu’au plan officiel », a souligné le ministère dans un communiqué.
Le ministre tunisien avait dit que « J’étais en formation aux Etats unis et quand on me demande où se situe la Tunisie, je ne vous cache pas que je préfère répondre qu’elle se trouve sous l’Italie. C’est mal vu de dire que la Tunisie se trouve entre l’Algérie, un pays communiste, et la Libye, un autre pays qui fait peur ».
– Critiques et indignation officielles et populaires –
En Tunisie, les deux partis au pouvoir, Nida Tounes et Ennahdha ainsi que le parti Destourien Libre ont critiqué les déclarations du Mouakher sur la Libye et l’Algérie. Ainsi, Nida Tounes, qui s’est élevé contre ces propos, a souligné que « les relations tuniso-algériennes et tuniso-libyennes sont basées sur la fraternité et le partenariat stratégique et du dénominateur commun de l’identité maghrébine, arabe et islamique ».
« Elles sont enracinées dans l’histoire du militantisme commun pour vaincre le colon, ont été consolidées par le sang des martyrs et ne peuvent en aucun cas être altérées par toute déclaration éphémère », a ajouté le parti.
De son côté, le parti Ennahdha a dénoncé des déclarations irresponsables » portant atteinte aux relations fraternelles et solides entre la Tunisie et ses deux voisins la Libye et l’Algérie ».
« La profondeur de ces relations est plus importante que de telles déclarations contraires aux réalités de la géographie, de l’histoire et l’avenir commun », a relève le parti. Le parti destourien libre a, lui aussi, exprimé son « regret » pour « ces déclarations maladroites qui ne reflètent en aucun cas la position de l’Etat et du peuple tunisiens.
Le bureau de l’Union Générale des travailleurs de Tunisie (UGTT) avait, quant à lui, condamné aussi les déclarations du ministre tunisien des Affaires locales et de l’Environnement les qualifiant d' »irresponsables » et « portant atteinte à l’image des deux pays frères ».
Pour sa part, le bureau politique du Courant Al-Mahaba a, dans un communiqué, appelé à démettre, instantanément, de ses fonctions, le ministre Riadh Mouakher, afin de « préserver la solidité des relations fraternelles reliant le peuple tunisien aux peuples algérien et libyen ».