NEW YORK- La lutte contre le terrorisme ne peut se borner à la seule dimension répressive, et » reste incomplète » si elle repose uniquement sur les moyens sécuritaires, a déclaré à New York le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, M. Sabri Boukadoum.
« L’Algérie est fermement convaincue que la prévention et la lutte contre le terrorisme exigent encore un haut niveau de vigilance, de mobilisation et de coopération à multiples facettes aux niveaux national, régional et international « , a déclaré M. Boukadoum lors des travaux sur la promotion de l’état de droit organisés par la sixième commission chargée des questions juridiques.
Et d’ajouter » il est clair que cette bataille ne peut se limiter exclusivement à la dimension répressive, mais doit déployer, en amont et en aval, une stratégie politique cohérente ».
Le représentant de l’Algérie a estimé dans ce contexte que le combat contre le terrorisme reposant uniquement sur les moyens sécuritaires » sera toujours incomplet « .
« Tout espoir de succès exige la participation active de l’ensemble des institutions nationales, des parties prenantes et des citoyens », a-t-il enchaîné.
Evoquant l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste, M. Boukadoum a souligné que » les importantes étapes qualitatives » enregistrées dans ce domaine consolidaient les résultats de la politique de réconciliation historique, présentée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sous forme d’une charte pour la paix et la réconciliation nationale et approuvée par une écrasante majorité du peuple algérien lors d’un vote référendaire.
L’ambassadeur a tenu à relever que l’Algérie a œuvré à améliorer la coopération régionale et internationale dans ce domaine avant même « la manifestation de grands actes de terrorisme » que le monde a connus.
« L’Algérie a œuvré dès le début à renforcer la lutte contre le terrorisme au niveau africain » en participant à « la création de plusieurs instruments qui jouent aujourd’hui un rôle important dans l’amélioration de l’efficacité de la lutte antiterroriste » dans le continent.
Il a rappelé à cet égard le mémorandum du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, sur la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent en Afrique, adopté à l’unanimité par les chefs d’Etats et de gouvernements africains lors du dernier sommet de l’Union africaine qui s’est tenu en juillet dernier à Addis Abeba.
Le mémorandum que le président Abdelaziz Bouteflika a présenté en sa qualité de Coordonnateur de l’Afrique pour la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent se décline en sept axes prioritaires relatifs aux actions de la lutte antiterroriste dans le continent, a noté M. Boukadoum en expliquant à la sixième commission que ce document servira de plateforme pour la coopération entre l’Afrique et la communauté internationale dans ce domaine.
Dans la région du Sahel, qui exige la coordination et le renforcement des capacités des pays pour lutter contre le terrorisme, l’Algérie s’est engagée dans une approche concertée à travers de nombreux mécanismes de coopération, a indiqué le chef de la délégation algérienne à l’ONU, citant en cela le groupe de travail sur le renforcement des capacités de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, que l’Algérie copréside avec le Canada dans le cadre du Forum mondial de lutte contre le terrorisme ainsi que le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC).
Au plan régional, l’Algérie continue également à contribuer à la stabilisation et à la promotion de la paix dans la région du Maghreb, au nord du Mali et au Sahel dans le plein respect des principes universels de souveraineté des Etats et de la non ingérence dans les affaires internes d’autres pays, a poursuivi l’ambassadeur.
Dans le même sillage, il a renouvelé l’appui de l’Algérie à la stratégie antiterroriste de l’ONU, en déclarant qu’il était » primordial » de consolider les efforts pour l’échange d’expertise en la matière et le renforcement de la coopération aux niveaux bilatéral, régional et international.
Le représentant de l’Algérie a tenu également à préciser que la lutte contre l’extrémisme violent doit également inclure le rejet de tout acte de xénophobie et d’islamophobie.
Boukadoum a saisi cette occasion pour réitérer, au nom de l’Algérie, sa plus ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations.