Les applications mobiles, objets connectés et autres supports mobiles softwares ou hardwares ont pris une importance ascendante au sein du marché des services de la santé.
D’énormes quantités de données sur la santé de millions de personnes circulent continuellement à travers les réseaux WAN de la quasi-totalité des opérateurs des télécommunications. Ce qui peut aider à la numérisation des méthodes de diagnostic et la prescription des traitements ainsi qu’au développement de nouvelles stratégies des essais cliniques.
Plusieurs chercheurs estiment que la transmission des données sur l’état médical de l’estomac à un médecin via son terminal mobile n’est plus du domaine de la science-fiction. Des avancées dans la biotechnologie permettent de tels usages.
Avaler une pilule pour retransmettre des données biométriques représentant des parties malades de l’estomac, via un patch de peau, vers le terminal mobile en vue être “télé-interprétées” par un médecin spécialiste, sera possible dans les prochains mois. Des participants à la récente conférence “Mobile Heath” qui s’est tenue à l’académie des sciences de New York l’ont confirmé et ont également affirmé que les avancées technologiques dans le secteur des objets connectés, capteurs électroniques et applications mobiles vont numériser l’acte de la médecine clinique.
Ce grand changement est bien illustré par le rôle joué par ce qu’on peut désormais appeler les “technologies mobiles de la santé” dans le processus de la création de la “smartmedicine” (médecine intelligente). Dans ce type de médecine, les discussions avec les patients autour des symptômes sont complétées par les données provenant des milliers de capteurs et “wearables” (objets connectés).
Les maladies peuvent être ainsi diagnostiquées et traitées à l’état microscopique, c’est-à-dire avant l’apparition des premiers symptômes. Aussi, les données fournies par ces dispositifs sont plus précises dans la mesure où elles sont récoltées en temps réel, d’où leur importance dans le suivi instantané de l’évolution de la maladie chez les diabétiques. Ce qui contribuera à rendre la médecine de demain plus efficace et moins chère.
Médecine moins chère
Il est à rappeler que quelques années auparavant, déplacer en permanence une telle quantité de données via les réseaux mobiles était impensable. Aujourd’hui, cela devient une évidence grâce au haut débit mobile (4G). Cela devient même indispensable à la société, puisque ces données qui proviennent des “microdevices” digestibles, injectables et implantables, contiennent des informations vitales à l’état embryonnaire, sur la santé de la population connectée.
Leur exploitation par d’autres utilisateurs professionnels les rendra plus bénéfiques à la société en aidant, par exemple, les industriels à fabriquer des appareils médicaux domestiques adaptés. Mieux, les développeurs peuvent également exploiter ces données précieuses pour développer des applications qui surveillent les maladies.
Ils seront en mesure de permettre à un médecin de suivre l’état d’un patient atteint de difficultés respiratoires (asthme) en développant des applications mobiles basées sur l’évolution microscopique de cette maladie grâce à des données fournies par les “wearables” installés dans l’appareil respiratoire des malades, mais également un autre type de data, comme celui régissant les relations entre les conditions météorologiques et la présence du pollen dans l’atmosphère.
Une réglementation frileuse
Des géants des technologies de l’information comme Apple, Google, Samsung, Qualcomm et Microsoft ont déjà décidé d’investir dans ce créneau médical de la data. Ils ont élaboré des plates-formes de développement d’applications mobiles permettant d’asseoir une stratégie de santé digitale. Cependant, ces projets se heurtent à l’épineuse problématique de la réglementation médicale.
Les développeurs ont, en effet, besoin de lever cet obstacle pour obtenir la certification médicale des applications mobiles destinées aux soins de la santé. Finalement, la réforme de la santé publique devra mettre davantage en valeur l’impact de la santé mobile, des wearables et des capteurs électroniques sur la société. Ces technologies seront, pour les usagers d’aujourd’hui, ce qu’a été l’ordinateur personnel dans un passé très récent, et les terminaux mobiles actuellement.
Aussi, selon plusieurs études à ce sujet, l’on prévoit que les compagnies d’assurances pourront réduire leurs coûts de 80%. L’utilisation des applications mobiles de la santé permet également une réduction de 31% des erreurs manuelles. Par exemple, aux États-Unis, les erreurs dans l’administration des médicaments touchent au moins 1,5 million de personnes chaque année.
Source: La santé assistée par les technologies mobiles