Des chaînes qui ne favorisent que les sujets à sensation et font intervenir des charlatans qui usent de la parole divine et des malheurs des citoyens pour faire de l’audimat.
Répondant à une question orale d’un député, lors d’une séance plénière de l’APN jeudi dernier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs Mohamed Aïssa rejoint le point de vue du député et celui du président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel sur les dérives et débordements de certains programmes religieux diffusés par des chaînes d’informations.
Il y dénonce l’éloignement des principes et des références religieuses de l’Algérie, et y voit une tendance excessive de certains intervenants à induire les téléspectateurs en erreur, en utilisant des procédés et des pratiques qui ne servent que les desseins des ennemis de la religion musulmane et du pays.
Il précise que son secteur ne cesse de redoubler d’efforts pour mettre fin à ces pratiques et ces émissions «religieuses» qui entachent l’image et les fondements saints du Coran. Parallèlement, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs n’ a pas manqué de saluer l’abnégation et l’effort fourni par les chaînes de télévision et de radio nationales du Coran, et précise que leur travail repose sur les vrais principes de notre religion.
A l’inverse des chaînes qui ne favorisent que les sujets à sensation et font intervenir des charlatans qui usent de la parole divine, et des malheurs des citoyens pour faire de l’audimat.
En outre, questionné sur les divergences qui existent en matière de fetwas, le ministre soutient que cela revient à l’évolution de la publicité et de la concurrence médiatique, et indique que ce phénomène est présent dans toutes les sociétés.
Par ailleurs, M.Aïssa précise que sur le plan de la formation, son secteur n’a jamais cessé de se développer, passant de 4 à 11 établissements sur le territoire national, il favorise hautement la qualification de ses cadres.
Il précise que ces établissements dont l’encadrement est constitué d’enseignants spécialisés, repose sur les fondements religieux de notre pays, en adéquation avec l’identité algérienne et la référence religieuse historique de notre pays. M.Aïssa indique qu’en plus des diplômés de son secteur qui sont pris en charge par l’Institut national de formation des cadres des affaires religieuses, des programmes de formation sont destinés à l’ensemble des cadres du secteur.
Il considère que seule la formation et la qualification peuvent faire obstacle à ces dérives. D’où l’importance capitale pour le ministre de toucher toutes les franges de la société par le biais des moyens existants et ce dans le but ultime de sensibiliser les citoyens sur ces pratiques dangereuses.
Pour les observateurs que nous avons interrogés, il est indéniable que des émissions où un pseudo-guérisseur prétend soulager les malades par des associations de fatwas et de traitements «médicaux», alors qu’il n’est pas même pas médecin, ne trompent plus personne. Ils dénoncent la promotion d’un business florissant appuyé par des chaînes à scandale.