ALGER- Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mourad Zemali, a affirmé mardi à Alger que le travail des enfants en Algérie existe mais « à des taux très faibles », soulignant l’importance de la conjugaison des efforts de toute la société, notamment par le signalement.
« Les résultats des enquêtes réalisées par les services de l’Inspection du travail au niveau des organismes employeurs ont révélé à chaque fois que le travail des enfants en Algérie existe mais à des taux très faibles », a précisé le ministre qui présidait avec la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia, une rencontre à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, en présence du Secrétaire général de l’Union général des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd.
A ce propos, M. Zemali a mis l’accent sur l’importance de la contribution de toute la société, en l’occurrence les associations et les citoyens à la lutte contre ce phénomène, notamment par le signalement.
Affirmant que son secteur poursuit ses efforts de lutte contre le travail des enfants, en coordination avec les différentes instances concernées, à travers le Commission nationale de prévention et de lutte contre le travail des enfants, le ministre a ajoutant que les services de l’Inspection du travail veillent au respect de l’âge légal pour travailler à travers le contrôle quotidien et les enquêtes périodiques pour s’assurer du respect de la loi en la matière ».
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Après avoir rappelé que les enfants en Algérie sont scolarisés, gratuitement et obligatoirement, de 6 à 16 ans et que le taux de scolarisation de cette tranche d’âge est de 98%, un taux élevé par rapport à plusieurs pays du monde, a-t-il dit, le ministre a indiqué que « l’âge légal pour le travail dans notre pays est fixé à 16 ans, soit plus que la norme internationale se situant entre 14 ou 15 ans ».
La Constitution consacre le droit à l’enseignement et à la formation professionnelle et l’emploi des enfants de moins de 16 ans est puni par la loi, a-t-il encore soutenu.
Le ministre a indiqué qu’il a été décidé, sur injonction du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, d’accorder une plus grande protection à la santé et à l’intégrité des enfants à travers l’introduction de nouveaux amendements à la loi de finances 2018 qui prévoit un durcissement des sanctions contre les contrevenants aux règles et dispositions y afférents en milieu de travail, notamment en ce qui concerne la protection des jeunes en âge de travailler.
Répondant, en marge de cette rencontre, à une question sur le refus de la délégation algérienne participant récemment à la Conférence internationale du travail à Genève de la décision de la Commission de l’application des normes à l’Organisation internationale du Travail (OIT) concernant l’envoie d’une délégation de haut niveau en Algérie, M. Zemali a souligné que l’Algérie « n’a aucun problème avec l’OIT, dont elle est membre depuis l’indépendance », précisant qu’il s’agit là d’une « réserve » sur la méthode de travail et de fonctionnement de cette Commission.
A ce propos, le ministre a indiqué que l’Algérie a ratifié 60 conventions internationales et entretient « une coopération exemplaire » avec l’OIT, soulignant « les grands efforts » q’elle n’a de cesse déployé en vue de la concrétisation des objectifs zn matière d’emploi, de travail décent, de protection sociale, de libertés syndicales et de dialogue social.
Pour sa part, Mme Eddalia a estimé que la prévention et la lutte contre le phénomène du travail des enfants est une responsabilité collective qui incombe aux entreprises publiques et privées, à la société civile, aux associations et aux citoyens, rappelant, dans ce sillage, les textes législatifs et juridiques consacrant la protection de l’enfant contre l’exploitation dans le travail et les réformes et les dispositions prises en matière de droits de la femme et de l’enfant, ainsi que les mesures visant à garantir le bien-être de cette frange de société.
La ministre a évoqué, dans ce sens, les programmes du ministère de la Solidarité nationale visant l’accompagnement des familles nécessiteuses, notamment dans les régions isolées, à travers la mobilisation des cellules de proximité relevant de l’Agence de développement social en vue de la prise en charge de ces catégories vulnérables.
Intervenant pour sa part, le représentant du Bureau de l’OIT en Algérie, Ali Diahi, a indiqué que les statistiques mondiales relatives au travail des enfants font état de 152 millions d’enfants âgés entre 5 et 17 ans.
Source: Le travail des enfants en Algérie existe mais à des taux très faibles