TLEMCEN – Les participants au colloque national sur la personnalité de Mouloud Mammeri et ses contributions durant la guerre de libération ont mis en exergue, samedi à Tlemcen, le talent de cet écrivain chevronné et chercheur pour contrer le colonialisme français et ses contributions dans la préservation de l’unité nationale et de la langue amazighe.
Le président du Haut-commissariat à l’Amazighité, Si El Hachemi Assad a soutenu que Mouloud Mammeri avait des idées rayonnantes pour faire connaitre la question algérienne, contribuer, en tant que fervent défenseur, à faire sortir l’amazighité du tunnel dans laquelle elle était confinée et œuvrer à sa promotion.
M. Assad a indiqué que Mouloud Mammeri a toujours mis la question algérienne au cœur de ses œuvres littéraires et a œuvré, avec la force de sa plume en langue française, pour dire à la France qu’il était Algérien, citant au passage ses meilleures œuvres dont « L’Opium et le bâton », « Le sommeil du juste » et « La colline oubliée ».
La caravane littéraire commémorant centenaire de la naissance de l’écrivain et chercheur défunt Mouloud Mammeri, placée sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se veut une continuité pour honorer cet écrivain et chercheur en raison de son expérience dans la lutte anticoloniale, a-t-il encore souligné.
Si El Hachemi Assad a estimé que cet événement est une occasion pour renouveler le sentiment patriotique et l’amour de l’Algérie et renforcer cet esprit d’attachement aux valeurs consacré dans la Constitution, déclarant que Mouloud Mammeri a contribué à la préservation de l’unité nationale et que « le rendez-vous d’aujourd’hui est un moment fort pour honorer cette personnalité qui reste une source d’inspiration et de fierté en Algérie ».
Plusieurs thématiques ont été abordés lors de cette rencontre animée par des enseignants universitaires ayant revisité la vie de Mouloud Mammeri et sa contribution durant la guerre de libération nationale à travers ses différents écrits qui expriment les souffrances du peuple algérien du joug colonial.
Un enseignant de l’institut d’interprétariat de l’Université d’Alger, Cherif Ghebalou a évoqué l’intérêt que portait Mouloud Mammeri à la guerre de libération et ses trouvailles pour avoir su utiliser sa plume comme moyen d’expression pour défendre la cause algérienne, en témoigne ses œuvres littéraires.
Le spécialiste en littérature amazighe, Necib Youcef a abordé que ce qu’a écrit Mouloud Mammeri sur les affres de la guerre et les souffrances de la classe intellectuelle durant la période coloniale, soulignant que Mouloud Mammeri était humble et entretenait de bons rapports avec le simple citoyen sachant gagner la confiance des autres pour rassembler les pièces du patrimoine matériels partant de la conviction et de l’intérêt de le transcrire.
Il a rappelé que Mouloud Mammeri a énormément contribué à la préservation du Ahalil, classé patrimoine mondial et a recueilli la poésie de la Kabylie et structuré le centre de recherche en anthropologie après l’indépendance.
L’enseignant de littérature à l’université de Tizi Ouzou, Belaïd Salah a, dans son intervention, estimé que Mouloud Mammeri est une « légende » en raison des travaux qu’il a réalisés et les conditions difficiles dans lesquelles il travaillait pour faire aboutir la question algérienne aux Nations unies, tout en situant le rapprochement entre les langues arabe et amazighe et de la nécessite de faire participer l’Académie de la langue Arabe pour traduire ses écrits et accompagner le HCA dans l’organisation d’autres caravanes pour promouvoir tamazight et encourager son enseignement. Des publications de Mouloud Mammeri ont été présentées au public en marge de cette rencontre à travers cette bibliothèque itinérante qui a visité le palais de la culture « Abdekrim Dali ».
En outre, l’artiste Hadj Ghafour a été honoré par le Haut-commissariat à l’Amazighité en consacrant un portrait à cet artiste par le dessinateur Ali Dibane.
Ce colloque national a été organisé par le HCA dans le cadre de la caravane littéraire du centenaire de l’écrivain et chercheur, Mouloud Mammeri.