CONSTANTINE – Si la campagne pour les prochaines élections locales du 23 novembre prochain est en pleine effervescence à Constantine, force est de constater que la question de la culture n’est que sommairement évoquée par les partis politiques en lice pour le renouvèlement des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW).
A la lecture des différents programmes électoraux, il semblerait que les partis politiques aient fait ‘‘l’économie’’ d’une profonde réflexion autour de la culture et la gestion de ses infrastructures, insistant surtout sur l’impératif de répondre aux préoccupations socioéconomiques des citoyens dans un contexte de disette budgétaire et de vaches maigres.
Même si les programmes des formations politiques telles que le FFS, le FLN ou encore le RND ou bien l’alliance Nahda-Adala-Bina, font le consensus sur la question de la culture, nourrissant à l’unanimité l’ambition de lui insuffler un nouveau souffle et de rendre à Constantine son lustre d’antan, il n’en demeure pas moins que la culture dans son sens large est encore perçue comme une soupape de décompression et non comme un facteur de croissance pouvant contribuer à la sortie de crise et au renforcement de l’attractivité touristique d’une cité plusieurs fois millénaire.
Approché à ce sujet, le candidat tête de liste du RND Saïd Bencheikh Lefgoun a affirmé’’ nous voulons permettre l’épanouissement de la ville et du citoyen à travers l’organisation, tout au long de l’année, de festivités qui en plus de leur dimension culturelle et éducative génèreront des postes d’emploi et de la richesse’’ avant d’ajouter sur la gestion et le statut des infrastructures culturelles ‘‘ la philosophie du parti veut qu’aucune décision ne pourrait être prise sans une réflexion concertée avec la société civile , il faudra d’abord voir la position des citoyens mais surtout des artistes locaux sur cette question avant d’entreprendre le moindre changement’’.
Pour le candidat du Front de libération national (FLN) , Mourad Boukerzaza, la ‘‘question de la culture’’ selon le programme de la formation politique qu’il représente passe par ‘‘la révision du statut juridique’’ des infrastructures culturelles appartenant à la commune afin de leur permettre d’entrer dans une logique de rentabilité tout en soulignant ‘‘les limites de leur mode de gestion actuel’’.
La tête de liste de l’alliance Nahda-Adala-Bina , Abdelhak Mehideb a affirmé qu’en cas de victoire aux prochaines élections , son parti allait faire ‘‘l’inventaire de tous les biens de la commune et d’étudier le meilleur moyen de les rentabiliser’’.
Il a, dans ce contexte souligné que sa formation politique accorde ‘‘une importance capitale’’ à la relance de l’activité culturelle à Constantine et à la création d’espace de loisirs et de divertissement pour les citoyens.
Le Front des Forces Socialistes (FFS) a, par la voix de son ex-premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, fait savoir à ce propos que le programme électoral du parti porte sur la création d’un dynamisme culturel à Constantine ‘‘durable et non épisodique ou folklorique, comme ce fut le cas jusqu’ici’’ ainsi que sur « la nécessité » d’assainir le fichier des associations culturelles.
« Nous considérons que la culture crée de la valeur, dans toutes les acceptions du terme, c’est pourquoi il nous faudra faire l’inventaire de toutes les enceintes culturelles de la ville avant de voir avec les acteurs de ce secteur et autres associations, les décisions à prendre pour en tirer profit », a-t-il affirmé.
En somme, le manque à gagner engendré par l’exploitation intermittente des infrastructures culturelles dans une conjoncture particulière, où les collectivités sont ‘‘invitées’’ à trouver des ressources financières pourrait ‘‘sérieusement’’ interpeller la prochaine Assemblée populaire élue dans la ville des ponts.
Source: Locales 2017: campagne électorale, la culture à l’épreuve de la conjoncture économique