La représentante de l’ONU en Libye a proposé hier une médiation entre les camps rivaux pour faciliter la tenue d’élections, dont le report en décembre a aggravé les divisions dans le pays, désormais doté de deux gouvernements concurrents.
Pour essayer de rapprocher les parties, l’Américaine Stephanie Williams, conseillère spéciale du secrétaire général de l’ONU en Libye, a proposé la mise en place d’un comité réunissant des représentants de deux instances rivales : la Chambre des représentants, qui siège à Tobrouk dans l’est du pays, et le Haut-Conseil d’État, basé à Tripoli et qui fait office de Sénat.
“Hier soir, j’ai envoyé des lettres aux dirigeants de la Chambre des représentants et du Haut-Conseil d’État les invitant à nommer six délégués de chaque chambre pour former un comité mixte afin d’élaborer un cadre constitutionnel consensuel”, a indiqué hier Mme Williams sur Twitter.
Ce “cadre constitutionnel” devrait régir les futures “élections présidentielle et législatives” que l’ONU souhaite voir se tenir “le plus rapidement possible”, après le report du double scrutin qui était prévu en décembre, a expliqué Mme Williams dans les lettres qu’elle a rendues publiques. Elle a proposé que ce comité se réunisse à partir du 15 mars pour se pencher “pendant 14 jours” sur ce cadre constitutionnel.
Déjà minée par les divisions depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye s’est retrouvée de nouveau cette semaine avec deux exécutifs rivaux : un nouveau cabinet désigné par le Parlement et dirigé par Fathi Bachagha, et le cabinet issu des accords politiques parrainés par l’ONU installé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeïbah, qui refuse de céder le pouvoir.
“La solution à la crise libyenne ne réside pas dans la formation d’administrations rivales ou dans des transitions perpétuelles”, a affirmé l’émissaire onusienne.
“Les Libyens doivent se mettre d’accord sur une voie consensuelle qui donne la priorité à la préservation de l’unité et de la stabilité du pays”, a-t-elle insisté. Elle a invité le Parlement et le Haut-Conseil d’État à agir “de bonne foi” et à œuvrer de manière “constructive pour avancer vers des élections, dans l’intérêt des 2,8 millions de Libyens qui se sont inscrits pour voter”.
Pour rappel, M. Dbeïbah avait été désigné il y a un an, dans le cadre d’un processus de paix parrainé par l’ONU, à la tête d’un gouvernement intérimaire, pour mener la transition en organisant des élections présidentielle et législatives. Mais des querelles persistantes ont entraîné le report sine die du double scrutin.
Source: L’ONU propose une médiation pour faciliter la tenue d’élections