ALGER – L’Algérie a célébré lundi la Journée mondiale de la luttre contre la traite des êtres humains au cours de laquelle plusieurs mesures ont été annoncées pour lutter contre ce phénomène, à travers notamment l’élaboration d’un projet de loi relatif à la traite des êtres humains et la prise en charge des victimes.
Intervenant à l’occasion d’une cérémonie organisée au ministère de Affaires étrangères, le président du Comité national de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains, Mourad Adjabi, a indiqué que plusieurs mesures ont été prises pour lutter contre ce phénomène, notamment « le projet d’une instruction qui a été soumise au Premier ministre pour approbation, afin de donner un caractère officiel de prise en charge des victimes de la traite des êtres humains« .
« Cette instruction comporte essentiellement la prise en charge des victimes. Le ministère de la Justice a, par ailleurs, donné son accord pour la mise en place d’un groupe de travail pour la préparation d’un projet de loi relatif à la traite des êtres humains. »
M. Adjabi a relevé que, depuis sa création, la commission, qui compte 20 membres issus de divers départements ministériels et d’instances spécialisées, a permis « l’actualisation des bases de données nationales sur la situation du phénomène de la traite des êtres humains« .
« Un projet de base de données a été préparé par le ministère de la Justice en coordination avec les secteurs concernés et sera opérationnel au début de l’année prochaine. Les autorités algériennes ont pris toutes les mesures juridiques et institutionnelles nécessaires pour mettre un terme à ce phénomène et pour faire face aux réseaux criminels. »
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La commission élabore également un rapport annuel sur la situation de la traite des êtres humains en Algérie, a-t-il dit, précisant que le premier rapport, comportant les activités de la commission ainsi que les perspectives d’avenir de ses actions, a été adressé au Président de la République en 2017. De son côté, le directeur général des relations multinationales, Rachid Bladehane, a réitéré la volonté de l’Algérie à lutter contre « toutes les formes de crime organisé transnational, y compris la traite des êtres humains« .
« Il s’agit d’une situation qui constitue un défi pour l’Algérie, suite à la dégradation de la situation socio-économique et sécuritaire dans les pays du voisinage, ce qui a entrainé le déplacement des êtres humains à la recherche de meilleures conditions de vie, d’où l’apparition du phénomène d’exploitation des êtres humains par les réseaux criminels, particulièrement les femmes et les enfants. »
Dans le cadre de la répression et de lutte contre ces réseaux qui procèdent à la traite des êtres humains, l’Algérie a ratifié les conventions internationales de lutte contre la traite des êtres humains et a développé son programme de coopération avec les Nations Unies, a-t-il rappelé.
La Journée mondiale contre la traite des êtres humains, célébrée le 30 juillet de chaque année, a pour objectif de protéger les enfants, les femmes et les migrants contre les réseaux criminels. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré à ce sujet que « la traite est un crime odieux qui se nourrit des inégalités, de l’instabilité et des conflits« , soulignant que les trafiquants « exploitent l’espoir et la détresse d’autrui, et s’attaquent aux plus démunis en les privant de leurs droits fondamentaux« .
Selon de récentes données fournies par l’organisation internationale du travail (OIT), le travail forcé et l’exploitation sexuelle génèrent actuellement 150 milliards de dollars américains chaque année dont les deux tiers proviendraient de l’exploitation sexuelle, ce qui fait de la traite d’êtres humains, le troisième crime organisé le plus lucratif à l’échelle mondiale. Alors que le nombre de victimes est estimé à des dizaines de millions, les condamnations de trafiquants d’êtres humains dans le monde entier sont de moins de 10 000 cas, selon le rapport 2017 sur la traite des êtres humains.
Source: Lutte contre la traite des êtres humains : Plusieurs mesures pour la prise en charge des victimes