PARIS – Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a affirmé jeudi à Paris que la conférence internationale sur la lutte contre le financement du terrorisme se tient dans un contexte marqué par le développement de la menace terroriste.
« Cette rencontre intervient dans un contexte international marqué par un constat partagé sur le rôle déterminant joué par l’argent dans le développement et le renforcement des groupes terroristes et de leurs activités criminelles », a souligné le ministre dans son intervention à la conférence.
La conférence a été ouverte par le Secrétaire général de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), José Angel Gurria, ainsi que le procureur de la République, François Molins. Elle a enregistré la participation de plus de soixante-douze pays, nombreux d’entre eux ont été représentés par leurs ministres des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie algérienne a fait observer que ce contexte est marqué par la « persistance » de la menace terroriste, en dépit des reculs enregistrés ces derniers temps, notamment en Syrie et en Irak, rappelant que les attentats survenus durant l’année écoulée « montrent qu’aucun pays et pratiquement aucune région du monde n’en est à l’abri ».
Il a également abordé la question liée au retour des combattants terroristes étrangers vers leurs pays d’origine ou leur déplacement vers d’autres zones de conflits, en mettant en exergue les dangers portés par cette menace qui touche un nombre croissant de pays.
« Les dernières indications établissent que ces combattants terroristes étrangers sont originaires de plus de 120 pays, c’est dire l’extension de l’espace potentiel de leurs activités criminelles », a-t-il expliqué.
Le ministre a mis en garde, dans ce cadre, contre le changement du mode opératoire des groupes terroristes qui « relativisent la perte de territoires par un plus grand recours à Internet, au Darknet et aux plateformes cryptées, par le redéploiement des forces sur des zones de conflits ou des zones caractérisées, tel le Sahel et toute la bande sahélo-saharienne, par l’immensité des territoires, la porosité des frontières, la faiblesse des moyens des pays de la région, la pauvreté et des taux élevés de chômage parmi les jeunes ».
Il a également appelé l’attention des participants sur la propagande de ces groupes qui encouragent dorénavant l’action individuelle, exploitant ainsi les vulnérabilités et légitimant toutes les formes de violence.
Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que pour entretenir et étendre leurs activités criminelles, les groupes terroristes mobilisent de « plus en plus » d’importantes ressources financières, notamment en développant des relations multiformes avec le crime organisé transnational.