ADRAR- Première femme élue au sein d’une Assemblée populaire communale (APC) en Algérie, Mme Mamma Djirani l’a été en 1967 à l’APC de Tsabit, dans la wilaya d’Adrar.
Rencontrée dimanche chez elle par l’APS, Mme Djirani (76 ans) se souvient encore de ce fort sentiment de fierté qui l’avait envahi, du fait surtout de la nature conservatrice de la société, lors de son élection comme membre de l’APC de Tsabit, représentant la population de la région de Bouda qui y était rattachée à l’époque avant d’être promue plus tard au rang de commune à part entière.
Son grand enthousiasme et sa volonté de contribuer à l’effort d’édification de l’Algérie indépendante, après avoir vécu avec le peuple algérien les affres de la privation imposée par le colonialisme français, ont été déterminants dans son choix et l’acceptation d’un poste représentatif communal, dont le mandat était alors de deux années, raconte-t-elle.
Mamma Djirani avait enduré dans sa tendre jeunesse les affres du colonialisme, dans sa wilaya d’origine Oran ou elle s’était lancée dans une formation paramédicale pour assister sa mère, après le décès de son père, et d’aider aussi la révolution algérienne qui souhaitait qu’elle achève ses études pour mettre sa spécialité à sa (révolution) service, poursuit-elle.
Cette forte volonté, inspirée de son passé militant, l’a amenée à concilier entre son poste et l’enseignement de la langue française : entre la femme élue à l’APC la matinée, et l’éducatrice dans un établissement scolaire l’après-midi, en dépit des conditions difficiles dans la région à l’époque.
Des conditions qui contraignaient à des déplacements quotidiens sur de longues distances de pistes, dépassant les 60 kilomètres entre Bouda et Tsabit, et l’absence de moyens de locomotions, un seul véhicule d’un des habitants, se souvient-elle.
Avec les difficultés croissantes de concilier entre ses missions d’élue à l’APC de Tsabit, dont elle a assumé également la vice-présidence par intérim, à cette époque ou la commune relevait de la wilaya de la Saoura, l’enseignement scolaire et ses charges familiales, Mme Djirani a fini par se contenter d’une année et demi à l’APC pour se consacrer à sa famille tout en continuant à enseigner dans la région de Bouda. Un travail qu’elle avait entamé en 1965 avant de sortir en retraite à la fin de 1997.
Elle a également poursuit à militer en adhérant à l’époque à l’Union nationale des femmes algériennes à Adrar.
Mme Mamma Djirani s’est dite, par ailleurs, très heureuse et reconnaissante pour la distinction que lui a été décernée par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, ajoutant que tout son travail et ses efforts l’ont été d’un dévouement total pour le pays cher.
Elle n’a pas raté l’opportunité des prochaines élections locales du 23 novembre (renouvellement des assemblées communales et de wilaya) pour lancer un message aux personnes concernées afin de faire preuve d’esprit responsable et du devoir, et de placer l’intérêt général au-dessus de toute autre considération, par fidélité aux martyrs qui ont consenti le sacrifice suprême pour que vive l’Algérie prospère.
Source: Mamma Djirani, première femme élue à une assemblée populaire communale