Message du Président Bouteflika à l'occasion de la Journée nationale de  l'étudiant

Message du Président Bouteflika à l'occasion de la Journée nationale de  l'étudiant

ORAN – Le Président de la République, Abdelaziz  Bouteflika a adressé vendredi un message à l’occasion du 61e anniversaire  de la Journée nationale de l’étudiant (19 mai 1956), commémorée cette année  sous le slogan « L’étudiant, gloire d’hier, fierté d’aujourd’hui ».

En voici la traduction APS:

 

« Mesdames, Messieurs,

 

La Journée nationale de l’étudiant ne constitue pas une simple date  commémorative mais une prise de conscience permanente qui ne cesse d’animer  les Algériennes et les Algériens et dont la symbolique dépasse la notion  d’abandon, par les étudiants et les élèves, des bancs des écoles et universités pour rallier les rangs de la révolution de leur peuple face au  colonisateur qui a spolié sa terre et confisqué sa souveraineté.

Il s’agit  là, d’une initiative inédite où la parole s’est majestueusement mêlée à  l’acte et où l’altruisme a transcendé égoïsme et l’intérêt personnel pour s’élever au rang du sacrifice pour les valeurs nobles que l’histoire  retiendra et, attester que les pionniers de la pensée et du savoir ont été  aux premiers rangs pour défendre le droit et la liberté et enrayer les  fléaux qui rongeaient les fondements de toute société.

 

Mesdames, Messieurs,

 

En ce jour mémorable de l’an 1956, le nombre des étudiants et des élèves  dépassait à peine quelques milliers car l’occupant, et partant de sa vision  colonialiste, avait des méthodes qu’il veillait à appliquer scrupuleusement  dont la dislocation de la cohésion sociale, la destruction du système des  valeurs et de tous les phares de la connaissance du pays convaincu en cela  que ces derniers demeurent la source première pour illuminer les esprits,  galvaniser les volontés, promouvoir la pensée et enfin, extirper la  conscience de la sphère d’inertie à celle de la révolution et de la  libération.

Pour cela, le colonialisme s’était armé de tous ses moyens, institutions  et systèmes ainsi que de son arsenal juridique et militaire pour entamer la  refonte d’une société qui abdique face à son hégémonie et son autorité. Il n’est guère surprenant de voir le niveau de scolarisation dans notre  pays au lendemain de l’indépendance ne dépassant pas les 3% alors qu’en  1832, la veille de l’occupation, ce même taux avoisinait les 80%, selon les  estimations des historiens colonisateurs.

En 1956, les étudiants avaient apporté une plus-value à la Révolution sur  tous les plans. Certains avaient rejoint les rangs des combattants pour  mettre à disposition leur vision et perspicacité qui ont conféré à l’acte  révolutionnaire une dimension stratégique en matière de combat.

La  diplomatie, l’information, la culture et la sensibilisation avaient puisé  dans des esprits qui sans cesse, proposaient des idées de modernisation et  de discernement en mesure de déjouer les plans de l’occupant même si ce  dernier se distinguait par sa technologie, sa planification scientifique et ses compétences avérées qu’il exploitait pour dénaturer les faits dans les  fora internationaux et à travestir l’opinion publique internationale par la  tromperie, la conspiration et autres manoeuvres.

Grâce aux élites algériennes avant-gardistes parmi les étudiants, les  rapports de force se sont équilibrés ou presque, au niveau de la bataille  diplomatique et politique dans les fora internationaux d’une part,  conférant ainsi à la révolution un soutien mondial notamment auprès des  peuples et pays arabes et musulmans.

Dans cet élan combatif sous-tendu par la volonté de tout un peuple, la  justice a jailli et le mal s’est replié. Le colonisateur était alors  contraint de s’asseoir face à ceux qu’il appelait fellagas et hors-la-loi  pour négocier, sur un même pied d’égalité, le processus  d’autodétermination.

Cette station a été le dernier chapitre d’une épopée qui a réveillé la  conscience humaine et donné lieu à de nouveaux concepts et des relations  modernes qui ont impacté de nombreux peuples à travers la décolonisation et  l’accès à l’indépendance.

 

Mesdames, Messieurs,

 

En 1956, les étudiants de l’Algérie ont, par leurs sacrifices, honoré  le savoir et l’enseignement et sacralisé les valeurs humaines en s’élevant  au-dessus de l’égoïsme et des intérêts étroits.

 Malgré l’existence d’une crise économique mondiale accablante qui a eu des  répercussions négatives notamment sur les économies des pays en  développement dont le nôtre, l’Etat a néanmoins maintenu sa politique et  sa vision de prise en charge du système éducatif et poursuivi ses choix  stratégiques, conscient de cette vérité absolue qu’il n’y a pas d’Etat  fort, ni de peuple développé ni une économie fructueuse en dehors des  hydrocarbures, sans un investissement sérieux et efficace dans le savoir  que les générations montantes doivent obligatoirement acquérir.

L’un de nos objectifs est que l’école doit rester un espace de  réflexion et de dialogue, d’apprentissage de la culture de la démocratie et  du respect de l’autre. Elle doit permettre de sortir de la répétition, de  l’imitation et du simple apprentissage pour passer à la réflexion,  l’argumentation et l’application. L’écolier doit s’imprégner des valeurs de  la République, de la modernité et de la tolérance, du respect des valeurs  de la nation et de ses constantes, et s’inspirer du parcours de nos martyrs  et de nos héros à travers le sacrifice pour les objectifs suprêmes.

 

« Mesdames, Messieurs

 

Les aspirations légitimes de nos jeunes et leur désir de contribuer à  l’édification et à la défense de la patrie émanent de leur attachement et  de leur amour pour cette terre sainte tout comme leurs prédécesseurs  étaient déterminés à rester debout, forts et fidèles, balisant la voie aux  générations futures pour une vie libre, digne et altière au sein des  nations.

Au vu des dangers de la mondialisation qui sont de nature à oblitérer  l’identité nationale et culturelle, saper leurs fondements linguistiques et  religieux pour consacrer l’hégémonie économique, j’exhorte nos jeunes à  s’inspirer des sacrifices de ceux qui ont porté l’étendard de la lutte, de  la résistance pour la défense de notre chère patrie, et à préserver  l’identité nationale et son héritage civilisationnel pour contrer tous les  danger qui planent sur notre pays et garantir son immunité.

 

Mesdames, Messieurs

 

La remémoration, en ce jour, de la gloire de notre Révolution et de la  contribution de l’élite intellectuelle, étudiants et élèves, aux sacrifices  consentis pour la liberté et l’indépendance nationale est une aubaine pour  m’adresser notre élite intellectuelle au moment où notre pays est confronté  à des défis majeurs.

En effet, chaque pays a une élite formée de ses diplômés et de ses  enfants, filles et garçons, excellant dans les écoles et les universités et  l’Algérie a déployé des efforts colossaux qui ont lui permis de se doter de  millions de diplômés issus de ses établissements de formations. Des établissements qui comptent encore des dizaines de millions d’étudiants et  d’élèves de notre système d’éducation ainsi que des stagiaires de notre  dispositif de formation professionnelle.

Confrontée à la chute des prix des hydrocarbures, à ses retombées  socio-économiques et à des défis nouveaux pour dépasser cette conjoncture,  l’Algérie a besoin de son élite pour expliquer les raisons de la crise et  réfléchir aux moyens et  solutions de s’en sortir.

La contribution de notre élite sous forme d’expertises auxquelles peuvent  recourir le gouvernement et toutes les institutions en charge de la gestion  du pays est une nécessité impérieuse.

Parallèlement, la sensibilisation aux nouveaux défis et ce qu’ils  impliquent en termes de détermination et d’adhésion de la part de la  société constitue une entreprise importante dans la mobilisation de notre  pays face à la conjoncture actuelle. Le concours de l’élite nationale  permettra incontestablement à élever le niveau de conscience au sein de la  société et partant barrer la route aux manoeuvres, orchestrées tant à  l’intérieur qu’à l’extérieur, dans le but de semer le doute et le  désespoir.

Expliquer l’impératif pour l’économie de notre pays de se libérer de la  dépendance excessive aux hydrocarbures et de tirer avantage de ses  nombreuses et énormes potentialités pour un processus de développement  durable et la pérennité de nos choix sociaux et solidaires sont autant  d’apports que notre élite de diplômés et d’étudiants peut promouvoir au  sein de son milieu familial et social et partant dans l’ensemble du pays.

C’est ainsi que seront mobiliser les volontés et libérer les initiatives  pour atteindre l’effort escompté et la détermination espérée pour venir à  bout de nos difficultés financières actuelles.

Avant de clore, je souhaite m’incliner, avec ferveur et déférence, à la  mémoire de nos vaillants Chouhada. Je prie le Tout Puissant de préserver  nos valeureux Moudjahidines et de leur d’accorder la santé et de combler  notre précieuse jeunesse des bienfaits du progrès et du développement.

 

Gloire à nos martyrs ».


Source: Message du Président Bouteflika à l’occasion de la Journée nationale de  l’étudiant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *