ALGER – L’ancien leader sud-africain, Nelson Mandela (1918-2013) avait bénéficié de « l’expérience algérienne dans la lutte anticolonialiste », a témoigné le premier ambassadeur d’Algérie en Afrique du Sud, Noureddine Djoudi, qui considère que « le colonialisme français et le régime de l’apartheid étaient identiques ».
Relevant que Nelson Mandela avait reçu en Algérie une formation militaire, à travers laquelle il « bénéficia de l’expérience algérienne dans la lutte anticolonialiste », l’ancien diplomate a fait remarquer, dans un témoignage suite à la disparition du leader charismatique de la lutte des Sud-africains pour la liberté, que « le colonialisme français et le régime de l’apartheid étaient identiques ».
Il a souligné, dans ce sens, que l’Algérie a été, également, « une source d’inspiration au plan diplomatique pour Mandela dans sa lutte contre la politique raciste et discriminatoire pratiquée par le régime de l’apartheid ».
Il a tenu à rappeler, dans le même sillage, le rôle et l’engagement de l’Algérie dans la lutte anticolonialiste à travers le monde, en soutenant les peuples opprimés dans leur lutte pour autodétermination et l’indépendance, particulièrement dans le contient africain.
Traqué activement par les services de police de l’apartheid, Mandela était obligé de quitter son pays pour aller en Algérie, devenue alors la « Mecque des révolutions ».
En novembre 1962, Mandela est invité à Alger par le président Ahmed Ben Bella pour la première parade militaire de l’Algérie indépendante, puis il rejoindra les camps d’entraînement organisés par le ministre de la Défense de l’époque, le colonel Houari Boumediene, souligne l’ancien diplomate.
Mandela rentre chez lui une fois sa formation militaire accomplie en Algérie et sera arrêté en 1964 et condamné à la prison à vie dans le procès de Rivonia.
« Mais les rotations entre l’Algérie et l’Afrique du Sud se sont accélérées et de nombreux militants de l’ANC venaient en Algérie pour s’entraîner et retourner chez eux pour mener des opérations militaires d’envergure en Afrique du Sud », note M. Djoudi, précisant qu’une bonne partie d’entre eux avaient bénéficie d’une formation au sein de l’école militaire de Cherchell.
Au plan politique, l’Algérie a été un appui considérable pour les luttes du peuple sud-africain avec l’ouverture à Alger d’un bureau d’information de l’ANC. Ce bureau était représenté par de grandes personnalités de la lutte contre l’apartheid comme Robert Reisha et Johnny Makatini qui fut responsable des relations extérieures de l’ANC.
« A partir d’Alger, ils informaient l’opinion internationale sur les horreurs de l’apartheid et plaidaient la justesse de leur lutte. Oliver Tambo, qui deviendra le président de l’ANC, après l’incarcération de son compagnon Mandela jusqu’en 1991, venait fréquemment en Algérie. Même Jacob Zuma, devenu lui aussi président d’Afrique du Sud, voyageait avec un passeport algérien », témoigne M. Djoudi.
Dans ses mémoires intitulées « Le long chemin vers la liberté », le défunt Mandela dont l’Afrique du Sud célèbre cette année le centième anniversaire de sa naissance, soutenait que la Révolution algérienne a représenté une « inspiration particulière » pour lui, dans le sens où cette Révolution a constitué « le modèle le plus proche du nôtre, parce que les Moudjahidine algériens affrontaient une importante communauté de colons blancs qui régnait sur la majorité indigène ».
A sa libération, le 11 février 1990, après 27 années d’incarcération, Nelson Mandela avait tenu à se rendre à Alger en reconnaissance au soutien apporté par l’Algérie à la lutte du peuple sud-africain contre l’apartheid.
Source: Nelson Mandela avait bénéficié de « l’expérience algérienne dans la lutte anticolonialiste »