Des dizaines de bienfaiteurs répondent favorablement, d’autres continuent à hésiter croyant que donner leur sang peut les exposer à des dangers.
Les parents des enfants cancéreux, pris en charge au niveau du centre hospitalier Emir Abdelkader d’Oran, prennent leur patience en mal. La situation sanitaire de leur progéniture risque d’empirer encore plus dans l’éventuel cas où des actions les concernant tardent à venir. Pour cause, ces enfants gravement malades souffrent cruellement du manque des plaquettes sanguines.
Leur calvaire, dont l’épilogue n’est pas pour demain, risque de s’inscrire dans la durée étant donné que le centre des cancéreux prend en charge pas moins de 100 enfants malades prenant quotidiennement, venant d’un peu partout des 16 wilayas de l’ouest et du sud-ouest du pays.
Ces enfants, accompagnés par leurs parents, ne trouvent rien de mieux à faire que de se résigner à leur triste sort dès que «la sentence» de la disette du sang leur est signifiée. Or, la prise en charge des enfants cancéreux nécessite des traitements et un suivi aussi rigoureux que ponctuel. Ce n’est plus le cas pour les enfants d’Oran et ceux venant des villes «l’entourant».
Faute de donneurs, les parents sont dans la majeure partie des cas contraints de se rendre dans des mosquées, des campus, amadouant les étudiants et les fidèles. Si plusieurs dizaines de bienfaiteurs répondent favorablement, d’autres continuent à hésiter croyant que donner leur sang peut les exposer à des dangers.
Ce n’est pas tout: les responsables, locaux et hiérarchiques en charge de la santé, continuent à cacher toutes les vérités sur la prise en charge des cancéreux en versant vaniteusement dans l’énumération des innombrables consécrations réalisées par les centres de santé d’Oran. La réalité du terrain est toute autre.
Les manques sont tout aussi innombrables, à commencer par les défauts et les défections répétitifs des machines et équipements devant prodiguer des soins de haut niveau aux malades présentant de graves pathologies, le cancer. «Les appareils de la radiothérapie sont souvent en panne», dira un oncologue expliquant que «leur réparation nécessite toute une armada de mesures administratives prenant ainsi du temps». Et d’ajouter qu’«en accomplissant ces mesures, la prise en charge des enfants malades est souvent espacée».
Idem pour les appareils de traçage des cellules cancéreuses. Cet équipement, tant utilisé par les praticiens dans le cadre de la lutte contre le cancer, est souvent défectueux alors que son entretien exige également du temps au grand dam des malades de la partie ouest du pays.
Idem pour l’outil de haute technologie, en l’occurrence l’irradiation à résonance magnétique, IRM. Cet équipement, tant demandé, fait souvent faux bond en tombant en panne. La gratuité des soins n’est que slogan destiné à la consommation locale.
Plusieurs dizaines de malades continuent à subir les effets «pervers» de la médecine en se retrouvant obligés de faire appel aux services du secteur privé. Il s’agit entre autres de plusieurs bilans et autres analyses qui ne peuvent être effectués que dans les cliniques et laboratoires privés. «C’est à se poser des questions sur les véritables raisons qui poussent ces praticiens à nous orienter vers les structure sanitaires privées», déplore un parent d’un malade venu de Mechria.
«Les pouvoirs publics, à commencer par la direction de la santé jusqu’au pouvoir central, sont au fait de ces défections», dira un cadre de la santé, expliquant que «des courriers expéditifs leur sont expédiés les informant de la situation, à commencer par l’état de la prise en charge des malades».
Cela se passe ainsi alors que les praticiens mettent l’accent sur la nécessité du dépistage précoce du cancer. A-t-on réellement les moyens nécessaires devant accompagner une telle politique? Une telle question ne trouve toujours pas de réponse! Du moins à Oran où plusieurs dizaines de malades sont dans l’attente d’une réelle prise en charge et à temps, telle que dictée par l’Organisation mondiale de la santé.
Source: ORAN : Des enfants cancéreux crient à l’abandon