Sourds muets d’Oran : difficulté de communiquer avec les élus locaux  l’absence du langage des signes (associations)

ORAN- Les sourds muets d’Oran rencontrent de grandes difficultés pour communiquer avec les élus locaux en l’absence d’agents maitrisant le langage des signes, seul moyen pour faire part de leurs préoccupations quotidiennes et de leur doléances, indique-t-on auprès de plusieurs associations de défense des droits de cette catégorie de la population.

Ces personnes aux besoins spécifiques se sentent marginalisées et ignorées lorsqu’elles ne peuvent pas communiquer avec les élus des assemblées populaires communales pour faire part de leurs préoccupations et problèmes, a constaté la secrétaire générale de l’association d’apprentissage du  langage des signes Tawasoul activant à Oran.

En dépit de l’existence d’un guichet réservé aux handicapés au service de l’état civil de la commune d’Oran, les sourds muets ne peuvent pas communiquer avec les responsables et les agents communaux en raison de la non-maitrise par ces derniers du langage des signes. Cette absence de communication fait naître chez ces handicapés un sentiment de marginalisation et de rejet , explique Amina Cherdoudi.

Dans ce cadre, l’association a présenté une demande pour initier des personnels des APC d’Oran et de Hassi Bounif au langage des signes pour la prise en charge de la catégorie des sourds muets. Ce projet n’a pas vu le jour et n’a pas suscité d’intérêt de la part des élus locaux dont le mandat a expiré , a déploré Mme Cherdoudi, une traductrice de formation et de métier.

Avec le concours de l’experte Azzouz Khadidja qui a assuré la traduction des déclarations du président de l’Union des sourds muets d’Oran, celui-ci a estimé que le langage des signes est un moyen de communication indispensable au niveau des APC pour prendre en charge les doléances des sourds muets, des citoyens à part entière et dont les droits sont défendus par la loi.

« En l’absence de la non pratique de ce langage, les sourds muets, en se rendant aux services communaux, sont obligés de se faire accompagner par un membre de leur famille, un proche ou amis pour servir d’interprète » ajoute encore Miloua Miloud, également membre de la Fédération nationale des sourds muets.

Il a fait part de la disponibilité de l’Union à enseigner le langage des signes aux agents des APC afin de briser ce mur de silence et d’incompréhension et de faciliter la communication entre ces deux parties.

 

=== Voter pour l’Algérie ===

 

Par ailleurs, Miloua Miloud déplore le peu d’intérêt accordé par les partis aux sourds muets lors de leur campagne électorale et meetings. La catégorie des sourds muets suit seulement de visu le déroulement de la campagne électorale , a-t-il souligné, rappelant que la catégorie qu’il représente est formée de citoyens qui ont les mêmes droits et devoirs que les autres.

Le même responsable a relevé qu’aucun candidat aux APC ou à l’APW d’Oran n’a tenté de communiquer avec la catégorie des sourds muets, pour connaitre leurs préoccupations et leur expliquer le projet ou le programme électoral de sa formation politique ou de sa liste.

Dans ce contexte, Mme Azouz Khadidja a noté que le langage des signes, moyen de communication par excellence, n’est pas adopté pour traduire les programmes de candidats sur les réseaux sociaux afin qu’ils soient accessibles à ces handicapés. Le président de l’Union des sourds muets

d’Oran a appelé à recourir à ce moyen par les chaines de télévisions nationales afin que ces messages et ces programmes électoraux soient accessibles pour tous. Les sourds muets, dans leur majorité, sont illettrés et ne peuvent par conséquence ni lire les journaux ou consulter les programmes des partis en lice , a-t-il relevé.

Le même avis est partagé par la secrétaire générale de l’association Tawassoul . Elle signale que depuis le lancement de la campagne électorale, aucune formation politique ne s’est rapprochée de son association.

« Nous n’avons reçu, à ce jour, aucune demande pour accompagner les partis lors de leurs meetings ou de leurs activités de proximité . Notre association est disposée à fournir un interprète pour permettre à cette catégorie de s’informer des programmes présentés et de se sentir réellement impliqués dans cette échéance politique , a assuré Mme Cherdoudi.

« Comme les autres citoyens, les sourds muets sont conscients de l’importance de l’échéance du 23 novembre prochain. Voter est un droit et un devoir pour tous les algériens. Les membres de notre organisation se rendront le 23 novembre aux urnes pour élire leurs représentants locaux » assure Miloua Miloud, rappelant que ces algériens aux besoins spécifiques seront toujours au rendez vous pour servir l’Algérie .


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